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Qu’est-ce qu’une installation?


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Lorsque les amateurs d’art contemporain visite une exposition, ils peuvent se heurter à un véritable casse-tête lexical : work in progress, dispositif, performance, land art… une terminologie qui n’est pas toujours simple de décrypter. Voila pourquoi on vous propose aujourd’hui de comprendre ce qu’est une installation artistique.

De la peinture, à la sculpture, les artistes sont passés aux installations, cela leur permet de s’affranchir de l’espace du musée.

Que ce soit dans un hangar désaffecté, dans le désert ou dans une rue, les espaces d’expositions se multiplient et poussent les artistes à s’adapter à de nouveaux environnements, de nouvelles contraintes pour explorer de nouvelles possibilités. L’installation permet de donner plus d’impact et de  rajouter du sens à l’œuvre de l’artiste.

L’installation c’est aussi l’art de mettre en scène une œuvre, c’est une rencontre entre la création, le lieu et le public. L’installation supprime les frontières des arts et se base sur tous les médias.

L’installation est une forme artistique qui a vu le jour entre les 1980 et 1990, mais certains experts s’accordent à dire que sa naissance se situe dans les années 1960, entre le Pop Art et le Minimal Art, par des artistes désireux de susciter chez leurs visiteurs une expérience esthétique unique. L’idée est de créer une nouvelle dynamique pour le spectateur qui est placé de manière centrale dans l’œuvre de l’artiste. L’individu et son corps deviennent des acteurs de l’œuvre, des sujets d’expérimentation.

Un exemple : l’artiste russe El Lissitzky qui avait transformé une salle de foire en accrochage expérimental: les œuvres abstraites et géométriques colonisaient tout l’espace, abolissant ainsi la frontière entre murs, sol et plafond.

L’art de l’installation prend donc naissance dans l’art de l’exposition.

En 1938, Marcel Duchamp se proclame « générateur-arbitre » et organise une exposition de groupe théâtralisée réalisée comme une œuvre d’art à part entière.

Dans les années 60, les artistes veulent bousculer le spectateur, le pousser dans ses retranchements.

Le Groupe de Recherche d’Art Visuel composé notamment de François Morellet  et de Julio Le Parc, le formule en 1963 en disant je cite : « Nous voulons sortir le spectateur de sa dépendance apathique qui lui fait accepter d’une façon passive, non seulement ce qu’on lui impose comme art, mais tout un système de vie ».

Un pas est franchi en 1974 avec l’artiste Dan Graham,  grâce à son œuvre, l’installation devient vidéo, elle est utilisée pour flouter le temps et l’espace du visiteur qui se transforme en cobaye.

L’installation est aussi un art de l’interaction. Un exemple : l’œuvre du Thaïlandais Rirkrit Tiravanija  qui compose des espaces de vie à l’intérieur des musées, où le visiteur peut s’installer pour se reposer, pour discuter… pour désincarner le monde numérique.

D’autres plasticiens proposent des paysages symboliques dans lesquels les spectateurs se promènent, complètement immergés. Mis à part  l’espace, le temps est également redéfini, la couleur elle, permet aux artistes d’amplifier cette expérience.

Que ce soit des projections vidéo, des expériences de contemplation collective ou l’immersion dans un parcours, l’installation crée une interaction entre l’œuvre et le spectateur.

Art de la mutation par excellence, l’installation absorbe potentiellement tous les nouveaux médias, toutes les nouvelles technologies et formes d’expression que ce soit la danse, le mime ou le théâtre… Seule une ligne, un but, un point stable : le spectateur.


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