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Vie virtuelle

Vie réelle vs Vie virtuelle : l’Homme serait-il piégé par son intelligence ?


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Vie virtuelle

Les invités : Driss Jaydane, chroniqueur Luxe Radio chargé des questions philosophiques, Véronique Fima, directrice de l’Association Sourire de Reda, Yasmina Belahsen, experte digitale, Reda Mhasni, psychologue clinicien et Amine Lagssire, expert en stratégie de communication

Dans un monde où avoir une double vie relevait, au mieux du vice, au pire, de la schizophrénie, les réseaux sociaux sont venus un peu semer le trouble dans cette espèce de monotonie ambiante ou bien, allez savoir, y remettre de l’ordre.

Aujourd’hui, n’avoir qu’une seule vie relève, au mieux, de la bizarrerie, au pire, de la résistance au développement et à la modernité. Sacrilège.

Nous sommes, du coup, de plus en plus nombreux à avoir au moins deux vies. Une vie réelle et une vie virtuelle, soit une vie sur internet et les réseaux sociaux. Celle-ci présentant quelques avantages indéniables dont nous parlerons dans le débat, mais pouvant constituer, dans le même temps, un piège réel.

Car notre vie virtuelle peut avoir le sens qu’on aura décidé de lui donner. Elle peut aider à améliorer nos réseaux humains réels, auquel cas, elle en  est le reflet fidèle, utile certes, mais peu palpitante…

Mais elle peut être aussi, une vie fabriquée de toutes pièces, permettant de corriger toutes les frustrations de la vie réelle et pouvant, à ce titre, devenir elle-même une caisse de résonance de toutes les frustrations.

La vie virtuelle est, en fait, ouverte à toutes les possibilités ; c’est une sorte de vie par procuration où la fabulation, ou la tentation de celle-ci, n’est jamais bien loin.

La notion d’amitié y est, par exemple, biaisée. Si avant, il fallait, pour avoir des amis, s’ouvrir, sortir, se faire une vie sociale, il n’existe pas aujourd’hui meilleur moyen pour cela que de rester cloîtré chez soi, devant son écran. Et plus on s’évertue à la tâche, plus les efforts sont récompensés. Ainsi, peut-on, en l’espace de quelques heures d’isolement social choisi, et non-imposé, se faire des amis par milliers. Et comment se sent-on misérables, nous autres ayant choisi de mieux coller à la réalité, d’afficher sur une page Facebook, une petite poignée d’amis, certes réels, mais pas à la hauteur de la bataille des chiffres.

Bref, nous vivons dans un monde à deux dimensions. Le présent, soit la réalité, et le virtuel où l’on fourre beaucoup de futur, un peu de passé et très peu de présent.

Mais si le virtuel n’était pas si virtuel qu’il n’y parait ? Et si le virtuel, n’étant pas ce que l’on est vraiment, était en réalité, ce que l’on n’est pas encore ; ce que l’on aspire à être, et qui sait, ce que l’on est amené à devenir ?

Car nos vies virtuelles, sont au final définies par nos propres idées. Des idées bien réelles, celles nous enjoignant de ne pas nous satisfaire d’une réalité condamnée à ne pas résister à l’épreuve du temps, du questionnement et du changement. Des réalités, en ce sens, passagères et un peu virtuelles. Einstein le disait, tant que la réalité est régie par les lois mathématiques, elle n’est pas absolue, et tant qu’elle n’est pas absolue, ce n’est pas la réalité…

La distinction vie réelle – vie virtuelle n’est-elle pas au final dépassée et un peu absurde ? Les frontières entre ces deux vies, ne se situent-elles pas seulement dans nos esprits ? Quelle part de réel y a-t-il dans le virtuel et quelle part de virtuel y a-t-il dans le réel ? Si la vie virtuelle est faite de mensonges, la vérité est-elle forcément dans la vie réelle ? Ne pouvons-nous pas avoir une vie virtuelle bien plus vraie que notre vie réelle ? N’avons-nous pas besoin de prendre de la hauteur par rapport à ce qui se présente à nous comme étant le réel pour mieux en cerner les contours et en révéler les mystères ? La vie virtuelle est-elle une réalité, une idée, une rêverie ou une simple distraction ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec ou Sans Parure.


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