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Sécurité renforcée au Maroc : que peut-on faire de plus?


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Dans la foulée immédiate des attentats de Paris, le Maroc est passé en état d’alerte maximum. Et ce sont les renseignements fournis par le Royaume qui auraient permis à la France de réaliser sa série d’arrestations à Saint-Denis dans la nuit de mardi à mercredi. On le voit, le terrorisme, chez nous, on ne le prend pas à la légère.

Déjà, constatant le niveau d’alerte et la réactivité des services marocains, le groupe mondial de courtage en assurance Aon abaissait le niveau d’alerte au risque terroriste au Maroc de moyen à faible, dans son rapport intitulé 2015 Terrorism & Political Violence Risk Map, en août dernier. Et je cite le rapport : « Le risque au Maroc a été réduit de moyen à faible. Il n’y a pas eu d’attaques terroristes dans le pays depuis 2011. Le gouvernement a annoncé l’arrestation de centaines de djihadistes présumés depuis 2013, ce qui est une indication de l’état de vigilance et un indice de menace. Politiquement, le Roi Mohammed VI bénéficie d’une légitimité politique et d’une popularité forte, ce qui atténue tout risque de coup d’Etat ou d’insurrection. »

Dans le même temps, le niveau d’alerte terroriste en France et en Espagne, par exemple, augmentait, tandis qu’il restait haut en Algérie et en Tunisie, par exemple. Le Maroc, seul ilôt de tranquilité ? Bon, concrètement, nous sommes quand même bien menacés, seulement, très rapidement, on a réagi. Ainsi, le ministre de l’intérieur, Mohamed Hassad, un homme très discret dans les médias, déclarait en septembre dernier à Jeune Afrique qu’il y avait eu pas moins de et je cite, « vingt-sept [cellules terroristes démantelées] dont quatorze en 2014 et huit entre janvier et mai de cette année. C’est dire si la menace terroriste est réelle au Maroc, comme ailleurs. » Et il est vrai qu’on entend tous les jours parler de présumés terroristes arrêtés sur le sol marocain. Je cite encore M. Hassad, « Face à cela, notre approche est à la fois opérationnelle et préventive. Aussi bien en interne que dans le cadre de la coopération avec nos partenaires étrangers, particulièrement avec l’Espagne, nos opérations de lutte sont, je crois, concluantes. Mais rien n’est possible sans un travail de prévention. L’encadrement du champ religieux, la mise à niveau de la législation pénale, la lutte contre la précarité et l’exclusion sociale à travers l’INDH lancée par Sa Majesté il y a dix ans, le dispositif de sécurité renforcée Hadar mis en place sur tout le territoire en font partie. Cet engagement multidimensionnel a été plus d’une fois salué par la communauté internationale. Ce n’est pas un hasard si le Maroc a été élu en mai à la coprésidence du Forum global de lutte contre le terrorisme. »

Ceci dit, la situation s’accélère pour tout le monde. Daesh est visiblement passé à une vitesse supérieure et les attentats de novembre n’ont plus rien à voir avec ceux de janvier, que ce soit à Paris ou ailleurs. C’est ce pourquoi on nous annonce encore un renforcement des mesures sécuritaires. Mais après le plan Hadar, après la multiplication des alliances pour protéger le Maroc, d’échange de renseignements, avec la France, l’Espagne, etc. Après l’engagement du Maroc dans la Coalition internationale, après l’arrestation de centaines d’aspirants djihadistes, que peut-on faire de plus pour protéger le Royaume ? Selon Al Massae, traduit par Illi, « Les termes [du nouveau] plan antiterroriste ont été mis en exécution et les instructions données aux services compétents seront appliquées à travers l’ensemble du territoire national ». Mais ça, c’est flou, pour le moins. Alors, que peut-il rester ? Une piste, toujours dans l’interview de M. Hassad en septembre dernier : « Nous en sommes au niveau zéro de coopération sécuritaire avec l’Algérie. Nous nous sommes organisés pour passer outre. […] Deux voisins faits pour s’entendre se tournent le dos. Chacun se barricade. C’est regrettable, mais ce n’est pas de notre fait. »


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