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Cotation des artistes : peut-on parler de flou artistique


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Les invités

• Youssef Douieb, artiste peintre et fondateur de la Galerie Thema

• Nabil Bayahya, spécialiste des politiques culturelles et collectionneur

• Hassan Sefrioui, fondateur de la Galerie Shart

• Abla Ababou, galeriste

• Mehdi Hadj Khalifa, directeur général Another Life

Édito

La valeur marchande des œuvres d’art a souvent fait débat. De tout temps, les œuvres d’art se sont vendues, et se vendent aujourd’hui encore, à des prix que certains jugent dérisoires. Mais nous ne savons pas, en réalité, qui fixe la valeur d’une œuvre d’art. Nous ne savons pas toujours non plus s’il existe une forme de critique artistique qui soit fondée sur des normes précises et, peut-être, universellement connues et reconnues pour rendre possible de juger de la valeur d’une œuvre d’art.

Des critères, s’il en existe, ils sont certes subjectifs. Car la valeur marchande d’une œuvre d’art n’est clairement pas déterminée par sa seule valeur esthétique. On ne valorise pas non plus une œuvre d’art à son coût de revient. Si deux tableaux dessinés sur une toile et montés sur un bout de bois peuvent tout à fait avoir le même coût de revient, à la vente, il n’en est forcément pas de même. Plus encore, la même œuvre d’art n’aura jamais la même valeur selon le contexte dans lequel elle est évaluée.

Un jour viendra, disait Vincent Van Gogh, l’on verra que cela vaut plus que le prix de la couleur. Et nous y sommes. Alors que pour certains, une œuvre d’art n’a pas de valeur qui puisse être précisément mesurable. Pour d’autres, au contraire, une œuvre d’art, non seulement elle a une valeur, mais elle en a plusieurs. Une œuvre d’art a la valeur de sa beauté, de l’émotion qu’elle suscite, de l’histoire qu’elle raconte et de l’époque dont elle est témoin. Une œuvre d’art a la valeur de son sens et, bien des fois, une œuvre d’art est valorisée à son absence de sens. Une œuvre d’art peut aussi avoir la valeur de sa rareté. Voici comment une même œuvre d’art peut avoir une valeur émotionnelle, historique et économique.

Mais il ne faut pas croire que les œuvres d’art s’évaluent, se vendent et s’achètent par le simple intérêt historique et émotionnel. Le marché de l’art est strictement structuré et fortement codé et codifié. C’est un marché où l’œuvre d’art ne se suffit pas à elle-même pour être valorisée au prix fort. Un marché où la valeur des œuvres d’art est scrupuleusement construite et légitimée. C’est aussi un marché où la spéculation et les pratiques douteuses ne sont jamais bien loin.

Qui valorise les œuvres d’art ? Quels sont les critères de valorisation ? À quelle échelle les œuvres des artistes marocains sont-elles évaluées ? Et enfin, comment reconnaître un expert d’un imposteur ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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