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À quoi servira la grève du 31 mai?


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C’est donc demain mardi 31 mai que la CDT, la FDT, l’UMT et l’UGTM entrent en grève.

Un geste en guise de protestation contre l’exécutif et plus précisément un affront au « gel du dialogue social et la volonté de faire passer la loi sur les retraites ». Seulement voilà, des grèves, les centrales syndicales en ont menées plusieurs contre le gouvernement Benkirane dans ses deux moutures, tout cela, pour des résultats qui laissent bien des observateurs sur leur faim.

À partir de là, peut-on s’interroger sur la force de mobilisation de l’UMT, la CDT, l’UGTM et la FDT, ces mêmes centrales syndicales qui faisaient trembler les plus téméraires de nos politiques pendant les années 80 et 90?

Car s’il est une observation que les syndicats réfutent, c’est bien celle de l’amenuisement de leur force de mobilisation, remettre en cause leur force de frappe relèverait presque  du blasphème. Pourtant, il ne s’agit pas de mettre en difficulté nos syndicalistes, il s’agit de comprendre pourquoi depuis bientôt 5 ans le gouvernement ne s’émeut pas outre mesure de leur état d’âme.

En effet, ils sont nombreux à être venus autour de cette table pour affirmer que le gouvernement n’a pas donné suite à leur cahier revendicatif et ce; malgré les promesses. Dès lors, une question se pose. Si le gouvernement et notamment la primature prend autant d’aise avec nos centrales bravant leur colère, c’est bien que le rapport de force n’est plus en faveur de ceux qu’on appelle pudiquement les  partenaires sociaux. Face à cette hypothèse, quelques syndicalistes refusent de s’avouer vaincus et nous rétorquent que le grand sens des responsabilités qui est le leur, ainsi que leur patriotisme, les empêchent de mettre le pays à genoux en bloquant ces secteurs vitaux.

La réponse est toute trouvée, en tout cas, elle donne l’impression d’être préparée.

L’argument vaut ce qu’il vaut, et sur le patriotisme, nul n’encouragera la surenchère car nous partons du principe que nous aimons tous notre pays, que nous sommes pour sa stabilité, sa sécurité, et pour sa prospérité, nous journalistes, eux syndicalistes et politiques.

De plus, une démocratie naissante, ou bien ancrée, a tout à perdre si ses partenaires sociaux sont mis à mal. La démocratie a besoin de rapports équilibrés où nul n’écrase l’autre, où la loi de la majorité est observée et où les minorités sont respectées.

Nous posons donc la problématique  de la grève de demain  en ces termes. Quid de la force de frappe de nos centrales syndicales? À quoi servira cette grève réellement à supposer qu’elle mobilise  fortement nos concitoyens? Peut-on nourrir  l’espoir qu’elle participera à relancer le dialogue social si tel est son objectif?

Enfin, quelle réforme pour nos caisses de retraite à 4 mois des législatives? Place au débat .


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