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Que veulent les féministes au Maroc ?


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Les invités

• Meryem Lahlou, directrice générale de Compétences Plus Maroc

• Mhani Alaoui, anthropologue – écrivaine

• Saida Drissi Amrani, présidente de l’ADFM Rabat.

• Khadija Idrissi Janati, spécialiste des relations publiques et de la communication d’influence.

Édito

Être une femme au Maroc, ce n’est pas facile au quotidien. Cela peut même s’avérer pénible et préjudiciable par moments tant le statut de femme est un statut précaire qui ne fait pas le poids dans un espace public encore dominé par une pensée masculine, machiste, suprématiste et conservatiste. Quand, et il est malheureux que ce soit un fait, mais ça l’est, le seul fait d’être un homme est en soi une protection contre plusieurs dérives, alors que le seul fait d’être une femme est, en soi, une porte ouverte à toutes les dérives.

Les chiffres officiels disent que deux femmes sur trois sont victimes de violences, quand l’Observatoire national de la violence faite aux femmes affirme que les deux tiers des cas de violences sexuelles sont commis dans l’espace public. La violence contre les femmes est physique, psychologique et verbale et elle donne l’impression d’évoluer dans l’impunité. Les lois sont jugées insuffisantes et peu dissuasives et le cadre juridique comporte encore des lacunes ; nous y reviendrons dans le débat.

La société civile avec ses acteurs associatifs reste, de son coté, active et alerte pour dénoncer toute forme de maltraitance à l’égard des femmes. Mais le combat des féministes marocains, ne fait pas l’unanimité autour de son efficacité. Les féministes sont par ailleurs accusés de sélectivité. Beaucoup leur reprochant d’être peu audibles sur la situation, il faut le dire, désastreuse, des femmes dans des régions enclavées ; ou encore ces femmes que l’on appelle communément, et tristement aussi, les femmes mulets. Que veulent les féministes marocains pour la femme marocaine ? L’équité, l’égalité ou la justice ? Leur combat est-il sélectif et à plusieurs vitesses? Nous en débattrons.

Le Maroc renvoie une image schizophrène d’une société en apparence moderne et ouverte mais, au fond, profondément injuste, inégalitaire et inéquitable. Quand il s’agit des femmes, de plus en plus il y a une impression de permissivité et de droit à bafouer toutes les lois et tous les droits. Faut-il encore de la discrimination positive même dans les lois pour raccorder les compteurs des droits.

Pourquoi ce qui va pour l’homme ne va-t-il définitivement pas pour la femme ? Dans le combat pour les droits des femmes, qu’est-ce qui est universel et qu’est-ce qui est spécifique aux femmes du Maroc ? Qu’est-ce qui se fait à la maison et dans les écoles pour former des citoyens égaux dans les droits et les devoirs indépendamment de leurs sexes ? Comment se fait l’éducation au respect de l’autre ? Pourquoi, dans l’espace public, la femme est-elle vue comme une propriété publique ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure


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