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Les valeurs traditionnelles à l’épreuve de l’hydre libérale


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À en croire les médias occidentaux et les chiens de garde du système, le spectre du nationalisme et du populisme hante le monde. Trump, Brexit, montées des populismes, des extrêmes droites et gauches… les peuples seraient ainsi devenus fous et aveugles, et refuseraient dans leur crasse ignorance, les bienfaits du libéralisme et de la mondialisation heureuse. Or, loin de se limiter à des revendications purement économiques qui dénonceraient un système économique injuste, défaillant et dysfonctionnel, ces revendications prennent également des couleurs identitaires, religieuses et traditionnelles.

Ce que réclamèrent implicitement les peuples un peu partout en Occident mais aussi en Orient, c’est avant tout un retour à l’ordre moral, aux valeurs et aux identités. Car le « libéralisme », que l’on a souvent tendance à réduire trop rapidement à sa dimension économique, se  déploie également au niveau sociétal, culturel et politique, phénomène que Marx avait déjà pointé du doigt en mettant en avant le rôle éminemment révolutionnaire de l’épopée bourgeoise, puisque la bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner en permanence les instruments de production, et par conséquent les conditions de production et l’ensemble des rapports sociaux.

Or, ces trois libéralismes (économique, sociétal et politique), procèdent de la même matrice idéologique, c’est-à-dire de la « modernité » en tant que paradigme et en tant que dissolvant des identités et des cultures. Cependant, la modernité n’est pas réductible au progrès technique qui n’en est que la résultante. La modernité ce n’est donc pas la femme qui utilise une machine à laver ou le micro-onde ou l’homme qui utilise un laptop ou un Smartphone. La modernité c’est le « sujet » cartésien, c’est le « Je » qui pense et qui remplace le « nous ».

C’est l’émergence de l’individu autoréférentiel et qui se veut la mesure de lui-même à partir des décombres des identités collectives. C’est le « doute méthodique » qui déconstruit la certitude de la « foi ».  C’est« l’impératif catégorique moral » de Kant  qui entend nous dispenser de Dieu. Mais c’est aussi la « mort de Dieu » dans nos cœurs qu’avait prophétisée Nietzsche.

Dans sa phase « extensive » ou « prométhéenne », la modernité déconstruit la « tradition », sape ses fondements, y greffe ses représentations sociales, économiques, culturelles, … L’entrée par effraction de la « modernité » dans la « tradition », de la « raison » dans la « foi », du « contractuel » dans le « naturel »,… c’est l’entrée du ver dans le fruit qu’il finit par dévorer lentement mais sûrement.

La modernité entend atomiser la société, déconstruire les identités collectives (l’ethnie, la tribu, la famille, la corporation, les confréries,…), réifier et marchandiser les liens sociaux et chosifier l’Homme qu’elle cherche à réduire à un appareil digestif prolongé d’un sexe. Et s’opposer au libéralisme uniquement sur le plan économique en faisant fi de ses effets culturels et sociétaux, revient à combattre une chimère ou une hydre pluricéphale.

D’où l’inefficacité d’un conservatisme sociétal, qui entend mesurer la longueur des jupes, tout en dérégulant les marchés et en privatisant l’éducation et la santé. Ou d’un libéralisme conservateur qui veut à la fois défendre le « marché » et les valeurs traditionnelles que le marché ne cesse de déconstruire. Par conséquent, face à l’hégémonie du libéralisme et du marché intégral, face à cette tour de Babel des temps modernes, on se doit d’opposer un conservatisme intégral, un conservatisme des valeurs fondamentales, dont la synergie fonde notre identitaire et notre culture, avec laquelle on se doit de renouer dans une dynamique de ré-enracinement, au risque de disparaître définitivement en tant que peuple, histoire et culture.


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