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Notre société peut-elle encore fabriquer de l’espoir?


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Les invités : Aziza El Aouad, Experte en développement humain et social, Dr Hachem Tyal, psychiatre psychanalyste, Murtada Calamy, Ecrivain, Reda Mhasni, Psychologue et militant associatif

Si l’espoir, dit-on fait vivre, il va de soi que l’on puisse mourir de désespoir. C’est ainsi qu’à défaut de pouvoir espérer un avenir meilleur, certains préfèrent quitter un navire qu’ils croient au bord du chavirement. C’est ainsi, d’ailleurs, que le suicide, conséquence extrême du désespoir, est le dernier courage de ceux qui se croient vaincus et nourrissent, jusqu’au bout, l’espoir que par un geste de désespoir ils puissent changer quelque chose dans la vie de ceux qui espèrent encore, ne serait-ce que la confirmation qu’il ne faille pas céder au désespoir.

Si le désespoir conduit à la mort, l’espoir est une question de vie ; plus que cela, c’est une question de survie. Mais le désespoir est-il vraiment le contraire de l’espoir ? Le désespoir n’est-il pas, en réalité, une autre expression de l’espoir ?

Un député qui, en plus de dix ans de fonction ne réussit à faire parler de lui que par l’annonce de sa démission, une vendeuse de galette qui, après avoir vécu dans l’indifférence de tous, fait la Une de l’actualité en s’immolant par le feu, ultime moyen pour elle de faire entendre sa voix, qui est aussi à travers elle, la voix de beaucoup qui vivent encore de l’espoir que ça change. Notre quotidien est rempli d’expressions dites de désespoir, mais le sont-elles vraiment ?

Ici et là nous entendons que nous vivons dans une société qui tue l’espoir et nourrit le désespoir. Mais nous vivons aussi dans une société où, à conditions de vie égales et similaires, certains choisissent l’espoir alors que d’autres choisissent son contraire.

Un taux de chômage en hausse, nourrit-il l’espoir de trouver du travail ou le désespoir d’en trouver jamais ? Une crise économique nourrit-elle l’espoir de la reprise ou le désespoir de s’en sortir jamais ? Qu’est-ce qui différencie ceux qui espèrent et ceux qui désespèrent ? Est-ce l’illusion d’un demain meilleur ou la désillusion après l’espoir ?

Un sujet en apparence philosophique mais qui ne l’est finalement pas tant que cela. Car l’espoir et le désespoir s’ils nourrissent la pensée des philosophes, n’en demeurent pas moins deux composantes majeures d’une société qui se tiraille. Une société ciel de tous les contrastes, capable de produire le meilleur comme le pire. Si l’on ne prend que l’exemple des législatives qui devraient se tenir dans quelques mois, ces législatives-là mais aussi celles qui les ont précédées, ont le pouvoir de nous faire passer d’un grand espoir pour demain à une grande méfiance envers demain. L’espoir de faire changer les choses par la politique produit des hommes politiques forts de convictions de pouvoir changer les choses, mais aussi la conviction de beaucoup que le changement ne viendra pas par la politique.

Dès lors, peut-on dire que l’espoir est un produit de la société ? Et si tel est le cas, notre société en fabrique-t-elle encore et à quelles conditions ? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.


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