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La réforme du secteur de l’informel est-elle possible?


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Les invités : Rajaâ Mejjati Alami, consultante et professeur universitaire, Taieb Aisse, expert économique et financier et Président de l’Association Amal Entreprises, El Mekki Bennani, ingénieur général au HCP, chargé de l’enquête nationale sur le secteur informel 2013-2014 et Youssef Ennaciri, vice-président du Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise

Le secteur informel est défini comme cet ensemble d’unités de production non agricoles qui exercent des activités de production de biens et services sans se conformer aux dispositions statutaires et comptables auxquelles sont soumises les entreprises opérant dans l’économie nationale. Dans les faits, le secteur informel, appelé aussi, secteur non structuré, est une sorte de secteur de refuge, un peu fourre-tout, où sont pratiquées des activités dont les mécanismes de fonctionnement défient toutes sortes de lois et de règlements.

Le secteur informel a cela de particulier, c’est qu’il ne se cache plus et, à ce titre, ne saurait être ignoré plus longtemps. Les artisans, les transporteurs, les marchands ambulants, les gardiens de voitures et tous ces autres petits métiers auxquels nous avons affaire au quotidien, c’est de l’informel.

Ce n’est plus à démontrer, le secteur informel est d’un grand apport social, en cela qu’il absorbe, notamment, un nombre considérable de demandeurs d’emplois et permet ainsi à des familles de survivre. Mais si son rôle social n’est pas à démontrer, son coût pour l’économie nationale ne l’est pas non plus.

Les travailleurs du secteur informel ne paient pas d’impôts et ne bénéficient, par ailleurs, d’aucune couverture sociale ni de couverture médicale. La Caisse Nationale de Sécurité Sociale estime que plus d’un millions des travailleurs ne sont pas déclarés.

Par ailleurs, les entreprises nationales, dites structurées, pointent une concurrence déloyale de la part du secteur informel et un impact négatif sur leur compétitivité. Et bien le formel n’a qu’à prendre son mal en patience, parce que malgré les différentes annonces de structuration, l’informel progresse.

Une récente étude du Haut Commissariat au Plan et portant sur l’informel, révèle en ce sens que les Unités de Production Informelle progressent annuellement en moyenne de 19.000 unités. Plus de la moitié n’ont pas de local fixe et elles exercent, pour la plupart, dans le BTP, le commerce et les services. 80% des UPI, selon le HCP, ne paient pas de taxes professionnelles et ce chiffre qui peut être impressionnant, 410 milliards de Dirhams, c’est le chiffre d’affaires de l’ensemble des Unités de Production Informelle en 2013.

C’est une progression de 6.5% depuis 2007. Et c’est 40% du PIB. Le secteur informel aurait enfin contribué, en 2013, à hauteur de 11.5% au PIB national.

Faut-il alors le combattre ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi ?

Si oui, de quelle manière ? Car il serait une erreur de considérer de la même manière toutes les personnes et les unités travaillant dans l’informel. Il y a ceux qui sont dans l’informel par choix et ceux qui y sont par obligation de survie. Quelle incitation pour les premiers, et quelle alternative pour les seconds ?

Il s’est dit que le premier mandat du PJD au pouvoir était celui des réformes difficiles, la retraite, la compensation. Le deuxième sera-t-il, et devra-t-il, être celui de la réforme de l’informel? Doit-ce être une priorité ? L’informel est-il une menace ou une opportunité? Place au débat.


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