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Qu’est-ce qu’une femme ?


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Qu’est-ce qu’une femme ? À cette question, le célèbre Code civil de 1804, appelé à partir de 1807 Code Napoléon, apporte la réponse suivante : « c’est un être de second rang si elle n’est pas mariée, un être mineur et incapable si elle est mariée. » Napoléon définit sans ambiguïté la place de la femme dans la société française à l’article 1124 de son fameux code : les personnes privées de droits juridiques sont les mineurs, les femmes mariées, les criminels et les débiles mentaux.

Toujours selon ce même Napoléon, « la femme est donnée à l’homme pour qu’elle lui fasse des enfants. Elle est sa propriété comme l’arbre à fruits est celle du jardinier ». Bref, la femme et ses entrailles sont la propriété de l’homme, il en fait donc ce que bon lui semble. Ça ne vous rappelle rien ? Si bien sûr ! Nous avons les mêmes ici à la maison qui préfèrent subir une coloscopie sans anesthésie plutôt que de reconnaitre que la femme est l’égale de l’homme. Non pour eux et ils sont nombreux au pays du soleil couchant, la femme n’est pas l’égale de l’homme, elle lui est tout au plus complémentaire. La femme est le complément, l’accessoire et l’homme le principal et en bonne logique juridique, l’accessoire doit suivre le principal.

Beaucoup considèrent encore aujourd’hui que les femmes n’ont pas le droit de disposer d’elles-mêmes, de leurs corps, d’épouser qui elles veulent, de voyager seules, bref de s’autodéterminer et beaucoup trop de nos lois reflètent encore malheureusement cette vision du monde et un état de quasi-servage dans lequel il faudrait maintenir les femmes, pourtant la moitié la plus productive et la plus prometteuse du Royaume du moins quand on veut bien les laisser vivre et exister.

Mesdames, Messieurs les députés, relisez ou plutôt lisez le préambule du code civil de 1804 et peut-être alors vous comprendrez que le statut d’infériorité juridique dans lequel est placée la femme marocaine n’est pas une spécificité maghrébine et qu’en changer ne changera pas notre culture mais la fera progresser.

Messieurs les docteurs de la Loi (j’aimerais bien dire ici aussi Mesdames les docteurs de la loi mais ils se trouvent que ces fainéantes sont très mauvaises en droit musulman et aucune de ces hystériques n’a, à ma connaissance, décroché le titre de Docteur de la Loi)…Je disais donc Messieurs les docteurs de la loi, lisez le code civil et vous comprendrez que les mauvais traitements faits aux femmes ne sont pas inhérents à l’Islam et qu’en changer ne changera pas notre religion. Bien au contraire.

Pratiquement partout les femmes ont été asservies et presque toutes les religions ont été utilisées pour légitimer cet asservissement. Leur liberté leur a été très partiellement rendue, un peu plus ailleurs que chez nous. Ailleurs toutefois, les femmes ont mis des siècles à devenir enfin un sujet autonome au lieu de se soumettre successivement à la loi du père et à celle de l’époux. Cela ne signifie pas pour autant que l’égalité y est pleinement et effectivement réalisée. Loin s’en faut.

Ici, ces deux lois du père et de l’époux priment encore et c’est pourquoi, il nous faut séance tenante expurger de nos textes les lois archaïques qui infantilisent et infériorisent les femmes. Une nation ne peut durablement prospérer si elle s’ampute de la moitié de sa population et ne la reconnait et ne l’accepte qu’au travers de l’homme qu’elle a épousé et des enfants qu’elle a eus ! Et quelles que soient les barrières que l’on nous oppose ou que l’on se construit, il est en notre pouvoir de nous en affranchir pleinement, totalement. Il nous suffit simplement de le vouloir.

Enfin et pour répondre à cette question à laquelle le code civil a si mal répondu et à laquelle notre société continue de si mal répondre, je dirais qu’une femme c’est simplement un être humain qui a le droit de disposer de lui-même et d’agir comme bon lui semble. Et ce droit de tracer seul sa destinée, d’être sa propre création appartient tout autant au premier sexe qu’au deuxième sexe. À l’homme n’en déplaise !


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