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Quelle réforme pour le système éducatif au Maroc?


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Invités : Rabea Naciri, membre du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique, Amine Bensaid, président de l’Université Mundiapolis, Nassreddine Lhafi, Ancien directeur de l’Académie Régionale de l’Education et de la Formation de Casablanca, Secrétaire Général de l’Association Al Jisr et Touhami Benjeddi, Membre de l’Association Marocaine des Enseignants de Français et ancien inspecteur pédagogique de l’enseignement secondaire.

La réponse est à chercher dans la vision stratégique 2015-2030, pour laquelle le Conseil Supérieur de l’Enseignement a déjà livré ses recommandations articulées autour de trois principes dont nous débattrons avec nos invités cet après-midi.

  • l’égalité des chances pour tous les élèves
  • L’amélioration de la qualité de l’enseignement
  • La transformation du rôle de l’école et de l’enseignant.

Pour instruire le peuple, disait Leon Tolstoï, trois choses sont nécessaires : des écoles, des écoles et encore des écoles. Oui, mais quelles écoles ? Car selon l’endroit où l’on vit, on n’a pas droit à la même école. Certains profs ont des écoles sans élèves, certains élèves ont des écoles sans profs, certaines écoles n’ont de cela que le nom, en cela qu’ils ont des profs, des élèves, des classes mais des tables sans chaises ou des chaises sans tables. Certaines écoles, ont des classes, des profs, des élèves, des tables et des chaises, un tableau mais un programme scolaire qui laisse à désirer. Et puis il y a des endroits où il n’y a pas d’écoles du tout. Preuve, s’il en fallait une, qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie. Il faut choisir et prioriser. Mais s’il est un domaine où il ne faut pas faire de concessions, c’est bien l’éducation ; et en matière d’éducation au Maroc, il faut surtout rêver, alors nous avons décidé que cet édito sera rêveur ou ne sera pas.

« Nous voulons que le peuple vive, laboure, achète, vende, travaille, parle, aime et pense librement, et qu’il y ait des écoles faisant des citoyens. La liberté, c’est le but ; la paix, c’est le résultat». Nous rêvons donc, comme Victor Hugo, d’une école marocaine qui trace le chemin de la liberté et de la paix. Et puis, nous rêvons de  programmes scolaires qui apprennent à nos enfants ce dont ils ont vraiment besoin, car je cite cette fois-ci le philosophe et sociologue anglais  Herbert Spencer, « Ce qui est le plus négligé dans nos écoles est justement ce dont nous avons le plus besoin dans la vie. »

Nous rêvons aussi d’une école, idéalement publique, dans laquelle nos enfants apprendraient, s’épanouiraient et où ce qu’ils sont et ce qu’ils sont appelés à être n’est pas réprimé mais entretenu dans un climat qui leur permettrait d’éclore sereinement pour une société meilleure car nous, comme Albert Einstein, pensons que l’école devrait avoir pour but, je cite, de donner aux élèves une personnalité harmonieuse et non, forcément, de les former en spécialistes de quelque chose. Cela reviendrait à dire aussi que ceux qui ne rentrent pas dans le moule n’ont pas forcément échoué, surtout quand le moule souffre de tous les maux qui lui sont reconnus.

Enfin le constat du romancier français Paul Gruth est malheureusement encore le nôtre aujourd’hui au Maroc. Dans sa lettre ouverte aux nouveaux illettrés, son livre publié en 1980 où il s’alarmait de la baisse du niveau des élèves en France ; ce qu’il appelait un génocide intellectuel. Il écrivait, je cite, « autrefois, les illettrés étaient ceux qui n’allaient pas à l’école; aujourd’hui ce sont ceux qui y vont. ».

Nous rêvons donc d’une école utile. Une école qui s’acquitte de la mission qui est la sienne. Permettre à l’élève de se comprendre pour mieux comprendre.

Aujourd’hui après études, diagnostics, consultations et recommandations, les professionnels nous ont livré une vision stratégique 2015-2030. Cela reviendrait-il à dire qu’en 2030 nous aurons l’école de nos rêves?


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