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Quelle place pour les intellectuels dans notre société?


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Invités : Mamoun Lahbabi, Écrivain, Murtada Calamy, Écrivain, Sion Assidon, Militant des Droits Humains et Maati Mounjib, Historien.

L’intellectuel, cet éternel insatisfait indispensable à l’évolution de chaque société. Son intelligence, son étonnement, ses questionnements et son indignation, il les met au service de la collectivité qui le perçoit comme étant un modèle. L’intellectuel est constamment en lutte contre les injustices, les incohérences et les anomalies et aspire en permanence à un monde meilleur. Un intellectuel propose une réflexion mais jamais il ne l’impose.

[show_more] Ceci n’était pas une définition, mais une tentative de définition. Car, de tout temps, cet exercice a été discuté et discutable. Nombre de travaux historiques, philosophiques et littéraires ont tenté de définir, à la fois, ce qu’est un intellectuel mais aussi son rôle et sa place dans la société. Et si dans le mot intellectuel on trouve le mot intelligence qui renvoie à la pensée, Noam Chomsky, à titre d’exemple, considère qu’il y a le travail intellectuel, que beaucoup de gens font ; et puis il y a ce qu’on appelle la « vie intellectuelle », qui est un métier particulier, qui ne requiert pas spécialement de penser. D’ailleurs, il recommande fortement aux intellectuels de ne pas trop penser. Intellectuel est pour lui un métier mais c’est un métier pas très intéressant, et d’habitude, dit-il, « pas très bien fait ». D’autres auteurs comme Normand Baillargeon ou Jean Bricmont défendent cette même ligne de pensée.

Si, aussi, dans des sociétés les intellectuels sont élevés au rang de sages, il est à rappeler que cela n’a pas toujours été le cas. Au moment où l’idéologie marxiste était à son apogée dans les pays de l’est, en Chine, au Cambodge, on disait que la révolution serait accomplie par le travail des hommes du peuple, les ouvriers et les paysans. On les appelait les « manuels ». Marx avait dit : « les philosophes ne font qu’interpréter le monde alors que ce qui importe, c’est de le transformer ». Dans les régimes totalitaires du communisme, on décréta même que l’intellectuel était un parasite. Au Cambodge on fit des purges pour exterminer ceux qu’on appelait les « ennemis du peuple ».

Beaucoup de questions se sont posées et se posent encore quant au statut de l’intellectuel et son rôle. Il existe même une confusion quand il s’agit de savoir qui est intellectuel et qui ne l’est pas.  Car si dans le  temps, c’est surtout à des scientifiques et des philosophes qu’on attribuait ce titre, le statut d’intellectuel semble se démocratiser ou se banaliser. C’est ainsi que dans les mondes de l’art, du sport, de la politique et des médias, l’on trouve de plus en plus de gens qui se font appeler ou s’autoproclament intellectuels. Sont-ils légitimes à l’être ? Intellectuel est-ce un métier ? Qu’en est-il au Maroc ? Quelle perception la société a-t-elle de ses intellectuels et que font-ils pour la société ? Nos invités vont croiser cet-après midi leurs points de vue sur le sujet.


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