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Printemps arabe, 5 ans après : Quel bilan ?


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Les invités : Hamid El Amouri, Professeur universitaire, Salah El Ouadie, Poète, philosophe et Président fondateur du Mouvement Damir, Rachid Achachi, Consultant en stratégie, Docteur en Sciences Economiques et en anthropologie, Rachid Benlabah, Politologue et enseignant chercheur à l’Institut des Etudes Africaines et Faouzi Chaabi, Homme d’affaires et Observateur politique

Il y a cinq ans éclatait l’une des révolutions arabes les plus importantes de ce début de siècle ; on l’a surnommée le printemps arabe. Et c’est par le geste désespéré d’un jeune marchand ambulant tunisien que tout a commencé. Mohamed Bouazizi s’était immolé par le feu dans la ville de Sidi Bouzid le 17 Décembre 2010. 10 jours plus tard, le président de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali, fuyait le pays, laissant derrière lui un pays où la brise de la révolution du jasmin a vite eu un parfum d’amertume. La transition s’est faite et se fait toujours dans la douleur mais avec un espoir toujours très fort de retrouver le calme, la stabilité et la prospérité de la Tunisie d’avant 2011, la démocratie en plus. Un chemin vers la démocratie parsemé d’embuches et de bombes mais qui a conduit à des réalisations indéniables, à leur tête des scrutins législatifs et présidentiels salués pour leur caractère libre et transparent. Une nouvelle constitution, des réalisations aussi sur le plan de la liberté d’expression. La Tunisie jouit aujourd’hui d’une liberté de ton jamais espérée.

Mais, l’espoir étant contagieux, l’expérience tunisienne ne s’est pas arrêtée aux frontières de la Tunisie ; elle s’est propagée dans plusieurs autres pays arabes. L’Egypte notamment et sa désormais célèbre Place Tahrir où la révolution a conduit à la chute du régime de Hosni Moubarak après plus de 30 ans de pouvoir ; un espoir là encore déçu, car si le pays a réussi le pari d’organiser en 2012 sa première élection présidentielle libre, la satisfaction n’aura été que de courte durée puisque très vite, l’armée a repris le pouvoir, en écartant le président élu issu des Frères musulmans, Mohammed Morsi. L’organisation est d’ailleurs, depuis, interdite. Ses sympathisants, arrêtés, emprisonnés, certains tués et d‘autres condamnés à mort.

Et contrairement à la Tunisie, la liberté d’expression ne sera pas la première réalisation de l’Egypte post- Moubarak.

Et que dire de la Libye, ou ce qu’il en reste ? Un pays, deux gouvernements, une anarchie. Et puis le Yémen où le transfert du pouvoir de Ali Abdellah Saleh à son vice-président avait tout d’un point final à une longue révolution, mais c’était sans compter sur la rébellion Houthie. Aujourd’hui le président yéménite est en exil forcé et l’Arabie Saoudite conduit une coalition arabe pour tenter de rétablir l’ordre dans le pays.

La Syrie s’en sort-elle mieux ou pire ? En tous cas Bachar Al Assad s’accroche encore au pouvoir et le pays, en ruine, remporte sans conteste le triste trophée de la révolution arabe la plus longue et pas encore achevée.

Dans ce pays comme dans les autres, une chose est sûre, la révolution n’a pas eu que du bon. Des morts par centaines de milliers, un chaos politique, une catastrophe économique et une création monstrueuse : Daesh.

5 ans après le printemps arabe, l’heure est au bilan, mais celui-ci n’est, de toute façon, que provisoire ; ne dit-on pas que les révolutions emploient presque autant d’années à se terminer qu’à se préparer ?


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