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Politique de la Vie

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Politique de la Vie

Voici, donc, un champ. Cette terre dont les Hommes, depuis qu’ils ont cessé de cueillir, ont tiré leur nourriture… Cette terre, donc, qui requiert la présence de tous.

Ainsi, lorsque vient le temps de la moisson, on réalise que l’Autre, avec sa manière différente de creuser, sa façon d’avoir prié, pour que l’eau jaillisse…

On s’aperçoit que l’Autre a bien le droit de ne pas totalement coïncider avec soi. Et l’on réalise alors le choix que l’on a fait, de l’avoir cultivé avec lui, avec elle, avec eux, cette Terre…

Le Commun, l’autre nom de la Terre, est donc bien ce que des hommes choisissent de faire ensemble, en un lieu, et en un temps précis.

C’est un choix stratégique, désiré, voulu. Ou nécessaire, le temps qu’il faut.

Car si l’on n’a pas la chance d’éprouver l’Humanisme de l’autre homme, on peut avoir l’intelligence de considérer qu’il est, avec ses bras et ses paroles, celui qui servira encore, un jour, à sauver la terre, ou la mer, à bâtir, à écrire l’histoire de ce qui se sera passé, qui nous aura fait demeurer ensemble, pour la vie.

Dans le cas contraire, cela existe, on dira qu’on avait, qu’on a rien de Commun, qu’on était, qu’on est trop différents. Sans le Commun, la Différence peut devenir meurtrière…

Ce que nous défendons, ici, c’est l’idée qu’être unique, c’est, précisément, n’être pas fait d’une seule et même chose. Et que l’unicité de l’Homme passe par la mise en commun des différences, à partir desquelles nous prenons le parti, le pari du mystère de l’Autre.

C’est-à-dire que nous devons tenter de croire que l’Altérité est cette sorte de pratique quotidienne selon laquelle l’identité est perpétuellement testée, remise sur le métier, comme un ouvrage qui n’en finit pas de se complexifier.

Pour donner une chose dont nous ne savons pas toujours ce qu’elle sera alors même que nous pratiquons ce jeu de l’autre, avec lui. Et lui-même n’en sachant pas plus que nous !

La Culture, comme pratique, suppose une prise de risque, et c’est faire réellement de la Politique, c’est le cœur même de la Fabrication du Commun que de prendre un pari sur l’avenir ! Faire de la politique non pas pour poser les questions en fonction des solutions que l’on possède déjà. Mais ouvrir, devant nous, un espace, qu’il faut explorer…

Cela suppose une chose essentielle, simple dans son appellation, difficile, dans sa mise en pratique. L’arrêt définitif de l’enfermement de l’Autre dans une seule et même définition : on n’est pas que sa couleur, que sa langue, que sa religion, que son orientation sexuelle, que son métier.

L’Autre est un infini et le Commun suppose que l’on dénonce, au nom de ce qui fait que les cultures relèvent toutes, de ce génie de durer, de ce génie de la vie, oui le Commun suppose qu’on dénonce ce qui, non pas dans les cultures, mais dans leur négation même, conduit à nouveau au déni d’humanité.

Rappeler, par la parole, par le travail, par l’idée que seul le Commun permet le Différent, – dont il s’enrichit, chaque jour. Et cela vaut mieux que de parler de Tolérance ? Cette drôle de façon de considérer que l’Autre a le droit d’être là, mais jusqu’au moment où il va nous insupporter… Alors que le respect existe même dans la guerre ; la tolérance, lorsque ses digues craquent, reconduit, finalement le génocide.

Mais la Fabrication du Commun, qu’on ne s’y trompe pas, n’est pas faite que de gentillesses, de sourires, et d’acceptations convenues.

La Culture, le Commun Ontologique, lorsqu’elle s’enrichie des restitutions autres, produit toutes les raisons de protéger la Vie, de protéger l’Homme, et de lutter contre toutes les formes de barbaries qui le conduiraient à oublier, à perdre la mémoire de ce qu’il a reçu, et toujours su réinventer : la Vie.

Ce discours est à proprement parler, n’ayons pas peur des mots : Politique. Appelons politique de la Vie les moyens de durer, comme individu, comme espèce, comme Monde. Et posons la question de cette Politique : est-elle au cœur de nos savoirs dits modernes, efficaces… Fait-elle l’objet d’une appropriation par les politiques, qui a déjà entendu, alors que nous votons dans quelques jours – un parti, nous parler de ce qui fait de la Vie, sociale, économique, culturelle, le fondement de toute pensée, de toute pratique… Le contraire même, est possible, l’Oubli de la Vie, en tant qu’elle est une politique, avec ses moyens, ses stratégies, ses forces, ses antagonismes, ses luttes internes… La question de la Misère, à ce titre, est fondamentale et doit être posée sur le terrain, précisément, d’une Politique de la Vie, presque d’une technologie de la survie… Cette politique-là, doit devenir, très vite, le programme d’urgence de celles et ceux qui gouverneront demain… Nous en reparlerons…


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