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Algériens

Nos amis Algériens


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Ils auront tout fait, mais alors vraiment tout, pour bloquer, retarder, compliquer l’adhésion du Maroc à l’Union africaine. Nos amis Algériens ont fait montre de trésors d’imagination pour que, écœuré, le royaume renonce à sa volonté de rejoindre l’instance panafricaine. Ou qu’il  échoue dans son entreprise.

Les raisons de cette colère remontent à loin, certes, dans l’histoire, mais les souvenirs restent tenaces, et les rancœurs et les légendes devenues vérités à force de les répéter demeurent vivaces.

Il y a les raisons historiques. Et cela a commencé en 1845, lors de la bataille d’Isly, quand les Algériens avaient reproché au Maroc d’avoir trahi l’émir Abdelkader. Le traité de Lalla Maghnia qui s’en suivit allait marquer plus de 130 ans de colonisation française de l’Algérie.  Bien plus tard, plus d’un siècle après, en 1956, les Algériens ont reproché au Maroc d’avoir dealé avec la France le détournement de l’avion transportant des dirigeants du FLN algérien.  Pour ces deux événements, l’Histoire sera seule à juger. Et si, pour l’émir Abdelkader, les versions sont antagoniques selon que l’on soit algérien ou marocain, pour l’avion, en revanche, le travail d’investigation et d’analyse historique n’a pas encore été correctement et objectivement effectué.

Et puis il y a eu cet autre événement historique que fut la guerre des Sables de 1963. Marocains et Algériens se renvoient la responsabilité des hostilités, mais Marocains et Algériens conviennent que ce fut une victoire marocaine, et les Algériens ne l’ont jamais oublié. À ce jour encore, les militaires ont ce désir de vengeance que leur connaissent bien les Marocains, et aussi les Français. Pourquoi les Français ? Parce que les Algériens n’ont là non plus jamais pardonné les 130 années de colonisation.

Et glissons sur l’histoire de l’Algérie, qui se résume en une longue, très longue occupation par tous les peuples méditerranéens, au point que l’Algérie, en tant que telle, n’a jamais eu d’histoire, avec un grand H. Comme le disait l’un de ses chefs, Ferhat Abbas : « J’ai visité les cimetières et je n’ai pas trouvé d’Histoire de l’Algérie ». Rude, mais vrai.

Et ainsi donc, de guerres perdues en légendes réinventées, d’aigreurs en rancœurs, les officiels algériens nourrissent autant d’aversion envers leurs voisins et leurs anciens colonisateurs que de condescendance à l’égard des Africains.

Tout cela est sans doute vrai, mais très possiblement inexact aussi. Tout cela est l’Histoire et, si j’ose dire, il n’est point indispensable d’en faire des histoires.

Bien des peuples de tous temps et en tous lieux, ont eu à connaître de tels désagréments, voire débordements, emportements, avec leurs voisins. Et cela, souvent, au cours de l’Histoire, a occasionné des milliers, des dizaines, des centaines de milliers de morts, parfois, souvent, hélas, des millions.

France et Royaume-Uni se sont fait la guerre des siècles durant, et aujourd’hui, ce sont deux nations qui travaillent de concert. La France et l’Allemagne ont connu des heures particulièrement sombres, et les voilà la main dans la main… La Chine et le Japon ont connu les années d’occupation de la Mandchourie mais tout cela est du passé maintenant. Les Américains ont lancé deux bombes atomiques sur le Japon, avec lequel ils entretiennent aujourd’hui les meilleures relations. Et le Vietnam, le Cambodge, la Grèce et la Turquie et d’autres, bien d’autres….

Pourquoi donc persévérer dans une politique aussi hostile, qui dure depuis plus de 40 ans au Sahara, qui coûte 2 points de PIB aux pays de la région, qui entrave la circulation des biens et empêche celle des hommes, qui fragilise tout le monde au lieu de profiter à chacun ? Pourquoi faire montre de tant de hargne contre l’adhésion du Maroc à l’Union africaine où l’Algérie n’a pas réalisé grand-chose, où le Maroc aspire à en faire, mais où les deux pourraient très fortement agir ?

Nous ne dirons pas que le Maroc a eu le beau rôle, ni n’affirmerons que l’Algérie a eu le mauvais. Nous ne dirons pas que nous sommes frères, car entre frères, c’est passionnel, mais que nous devrions apprendre à être partenaires, car alors les choses deviennent rationnelles. Nous avons laissé passer le cours de l’Histoire, il est encore temps de le rattraper…


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