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Le Maroc permet-il la créativité?


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Les invités 

• Adil Hadjami, professeur d’histoire de la philosophie

• Salah El Ouadie, poète – écrivain et président du Mouvement Damir

• Nabil Boutaleb, sémioticien

• Jean Zaganiaris, enseignant chercheur en sociologie

• Othman Naciri, réalisateur

Édito

Briser les conventions afin de regarder les choses sous un jour nouveau. Inventer, expérimenter, grandir, prendre des risques, faire des erreurs et s’amuser. Le délire, l’incertitude, l’hésitation, le trouble. Voilà ce que serait la créativité selon ceux qui l’ont expérimentée. Comme la vie humaine, disent-ils, elle naît dans le noir. La créativité est un mystère et les esprits créatifs sont difficiles à repérer. Tellement difficiles que beaucoup de créateurs mettent du temps à se reconnaître eux-mêmes. Les esprits créatifs s’expriment dans les arts, les sciences, les techniques, partout et en tous temps, car la créativité est multiple. Ses influences sociales sont différentes et nombreuses. Les personnes créatives chantent, dansent, écrivent, dessinent et peignent le monde tel qu’elles le voient, tel qu’elles le vivent et tel qu’elles le souhaitent. Pour créer, les esprits créatifs sortent des limites des perspectives possibles et flirtent avec l’impossible, parce que pour eux, rien n’est impossible. Ils oublient le présent, ils explorent autre chose et rêvent d’autre chose. Ils se mettent au défi de la convenance. Leur objectif : faire bouger les choses.

Mais sommes-nous tous capables de créativité ? Une même société peut-elle permettre le luxe de la créativité à quelques-uns et pas à d’autres ? Et puis, la créativité, cette audace assoiffée de changement et de renouveau, ne fait-elle pas peur, au final, au point de ne pas être bienvenue en toutes circonstances ?

Dans une société amatrice de statu quo, habituée à l’évolution lente et au changement rare y trouvant une stabilité rassurante, la créativité, peut en effet, bouleverser les codes et provoquer un raz-de marée emportant dans son sillage les acquis, les traditions et l’ordre ordinaire. Non, toutes les sociétés ne favorisent pas la créativité et non, non plus, la créativité ne survit pas toujours dans des sociétés se confortant dans la pensée conforme et uniforme.

Notre système scolaire est standardisé et nos enfants n’ont pas toujours l’occasion de développer leurs passions et leurs talents. Notre école n’est pas forcément un lieu de création, en ce sens qu’elle prône un comportement type de la part de personnes qui, plus tard, vivent mal dans un monde de différences. Et pourtant, la création et la créativité peuvent parfaitement s’insérer dans les sociétés et celles-ci ont tout intérêt à se laisser faire ; il y va du développement et de la prospérité d’un pays.

Qu’en est-il du Maroc ? Le Maroc permet-il la création ? Les marocains se sentent-ils libres de créer et quand ils le sont, pourquoi leurs créations, artistiques notamment, ont-elles du mal à convaincre un maximum ? La création au Maroc est-elle en crise ? Si oui, quelles en sont les causes, les conséquences et les solutions ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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