logo-mini
modernité

Maroc : nos rapports à la modernité


Partager

modernité

Les invités 

• Samir Khaldouni Sahraoui, consultant

• Rachid Benlabah, enseignant chercheur à l’Institut des Etudes Africaines

• Jean Zaganiaris, enseignant chercheur en sociologie

• Murtada Calamy, chroniqueur aux Matins Luxe

Édito

La modernité n’aime pas le statu quo. La modernité veut le changement. La modernité est changement. Et elle se veut avancée et évolution. Évolution d’un mode de vie, d’un mode de pensée et d’un mode d’être. La modernité veut que les époques et ainsi les gens qui les font se suivent mais qu’ils ne se ressemblent pas. Autrement, ils ne seraient pas modernes. Et ne pas être moderne est aujourd’hui quasiment une critique quand ce n’est pas une insulte. Car être moderne, c’est bien. Etre moderne c’est être dans l’air du temps, être souple, flexible, ouvert et à l’écoute des changements du monde dans lequel on vit. Le monde d’aujourd’hui. Résister ou refuser la modernité reviendrait ainsi à vivre dans une époque qui  n’est plus, et ce serait aussi d’être forcément dépassé, en retard sur l’évolution des gens, des choses, des pensées et du monde. La modernité c’est le présent. Son contraire serait le passé.

Mais ça revient aussi à s’apercevoir que la modernité n’est pas toujours moderne. Car la modernité d’hier ne l’est plus aujourd’hui. Et la modernité d’aujourd’hui ne le sera plus demain. Le concept de la modernité n’est, au fait, absolument pas spécifique ni qu’il peut être définitivement défini et ses critères définitivement établis. Et puis, qui définit pour chaque époque ses critères de modernité ? Et quand cela est fait, sommes-nous sûrs que c’est réellement cela la modernité ? D’ailleurs, se poser autant de questions sur la modernité, ne serait-il pas, en soi, une récalcitrante à la modernité ? Car comment pouvons-nous nous soumettre aux règles de la modernité si nous remettons en question le concept même de la modernité que nous suspectons d’être creux et vide de sens ? C’est, au final, à s’emmêler les pinceaux. Sommes-nous tentés, à la fin, d’absorber sans jamais questionner tout ce qui nous est présenté comme étant des critères de modernité, pour seulement être dans l’air du temps et ne pas être jugé de pas moderne !

Et alors que, pour certains, vivre dans une société moderne suivant un mode de vie moderne, peut être une aspiration forte, pour d’autres la modernité est clairement un danger, une menace. Car la modernité, contrairement à ses aspirations, ne renvoie pas automatiquement aux mêmes connotations dans les esprits de chacun.

Mais au-delà de sa conception philosophique et du dilemme que peut être sa définition, comment se vit la modernité en société ? Dans la nôtre, notamment ?

Le Maroc admet-il la modernité et que celle-ci cohabite avec son contraire sans grands couacs ? Et, par ailleurs, dans un pays musulman, la modernité s’oppose-t-elle forcément à la religion ? Nous en débattons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.


Poster un Commentaire

huit − 2 =

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.