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Les clés du Monde


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Regardons un CV, tout en bas, on peut y lire… Langues écrites, langues parlées.

Tout en bas d’un CV, se cache le secret de ce qui fera de celle ou de celui qui vient de le déposer, un être d’en bas… Ou d’en haut.

Oui, sur un Curriculum, la langue est… Vitale.

Pour obtenir un entretien, pour démarrer une carrière.

Dans une vie et ce que cette vie pèse aussi, de perception de sa propre personne. Pour peu qu’on soit du bon ou du mauvais côté de la grammaire… Et la plus implacable de toutes, la grammaire sociale.

Oui, disons-le sans détour… Qui n’a pas eu, en ce pays, écrit, gravé sur le fronton de son identité scolaire et académique, c’est-à-dire à terme, sociale, Délivré en Français, et désormais en Anglais, ne pouvait, et ne peut espérer faire partie de ceux qui, depuis le dernier étage de l’immeuble de verre où ils officient  chaque jour, donnent leurs ordres, sans même le savoir, à ceux que l’arabe, non plus comme langue, mais comme capacité, moyens, potentiel, confine au rez-de-chaussée.

Alors ?

À ce qui reste sur la langue de « l’identité pure », de discours dépassés, compassés, pleins de manipulations, de fantasmes historiques et de chantage, de simulation, de confusion… De fictions, orchestrées ou pas… Si nous disions à cette somme de définitions qu’elles ont fini par ne faire qu’une chose : retarder le vrai temps de ce vivre-ensemble qui est sur toutes les bouches, mais pas dans les vrais agendas politiques, particulièrement ceux qui viennent !

Car le temps, s’il est celui de l’économie, est aussi celui de l’horreur économique, du chômage, du ressentiment et de ces rejetons.  Nous savons tous, qu’il y a à injecter une dose massive de mobilité dans la vie sociale de bons nombres de nos enfants. Afin de leur permettre de vivre une vie tout simplement décente,  et n’être pas condamnés à être bonnes parce que filles de bonnes, serveurs parce que fils de serveurs.

Oui, il faut remettre de la Vie, là où il n’y en a plus. Et accepter, donc, l’idée d’une isométrie réelle, violente, entre moyens linguistiques et moyens économiques.

Remettre de l’ascension là où il n’y en a jamais eu, c’est, si nous savons lire le réel, regarder autour de nous, considérer la métaphore de l’immeuble où ceux qui ne causent pas le French ou l’Anglais, s’ils montent, c’est pour monter un café.

Si cet édifice et les distributions injustes qu’il engendre nous apparaissent comme la métaphore sociale qu’il est, alors tâchons de remédier à cela, efficacement. Car cette répartition injuste, cette mauvaise distribution des langues qui seules, permettent de briser les murs, cette répartition quasi-féodale, à proprement parler, est un scandale.

Elle sépare, cette terrible répartition, elle humilie, quand il s’agit d’inclure… Elle produit, et c’est là le pire, une sorte de haine des langues, devenues propriétés privées des nantis, et construit, chaque jour, la haine de ceux qui les parlent.

Alors ?

Des langues. Pour vivre et réussir ensemble.

Et avec chacune d’elles, parler, entendre différemment la Vie, l’Espace, le Temps, la Vérité. L’Étranger, et soi-même… Mais aussi, et surtout, pour briser les chaînes, ouvrir les portes, remettre du Juste là où il n’y a que de l’Injuste.

Inventons, pourquoi pas, un Enseignement des Langues de la Mobilité Sociale, des Langues pour lutter contre les déterminismes économiques. Alors qu’on parle de Justice climatique, si nous parlions aussi de Justice Linguistique ! Pour donner, ou plutôt pour rendre à une jeunesse démunie la part d’avenir auquel elle a droit ! Cette jeunesse, elle nous presse de l’écouter… Elle nous commande de lui offrir ces langues qui sont les clés du Monde.


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