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Journée internationale de l’enfance : le Maroc a-t-il de quoi être fier ?


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Les invités : Mohamed Ait Azizi, directeur de la protection de la famille, de l’enfance et des personnes âgées au Ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement, Najat Mjid, experte internationale des droits de l’enfant, Karima Kessaba, responsable plaidoyer à SOS Villages d’enfants Maroc et Hatim Beggar, avocat au barreau de Kénitra

Le 20 novembre dernier, le monde célébrait la Journée Mondiale de l’Enfance. Et comme il est d’usage pendant les journées mondiales, le monde fait le bilan de ce qu’il célèbre.

Et pour faire le bilan de l’Enfance, on se réfère souvent à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant adoptée déjà en 1989. Un enfant, stipulent les 54 articles du Document, c’est une personne qui a le droit d’être éduquée, soignée, protégée, quel que soit l’endroit au monde où il est né. Un Enfant, dit la Convention, a le droit de s’amuser, d’apprendre et de s’exprimer.

La nouvelle carte pour 2016 des droits de l’enfant dans le monde a été publiée il y a quelques jours pour montrer où en est la planète des droits de ses Enfants. Mortalité infantile, malnutrition, scolarisation, pauvreté et travail des enfants. Autant de critères pris en compte pour la mesure des évolutions réalisées dans le monde, et tout particulièrement en Afrique, continent où les enfants souffrent le plus.

Il en ressort que la majorité des pays ont réduit la mortalité des enfants de moins de 5 ans, dont certains d’une manière considérable comme l’Angola ou encore la Somalie. Il en ressort aussi que la malnutrition reste un phénomène important et très répandu malgré que les chiffres soient, là encore, en baisse. Les taux de scolarisation des enfants deviennent, de leur coté, critiques, avec un taux inférieur à 30% dans quelques pays d’Afrique.

Le bilan confirme également une triste réalité ; celle de la pauvreté dont les enfants demeurent les premières victimes et ce, même dans les pays développés. En France, par exemple, 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de la pauvreté, soit 3 millions d’enfants. Et puis ce chiffre qui fait froid dans le dos : chaque jour, dans le monde, la pauvreté tue un enfant toutes les trois secondes.

La situation de l’Enfance évolue à travers le monde, mais très timidement et les plus touchés sont toujours les mêmes. Mais qu’en est-il au Maroc ?

« Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans la paix et dans la dignité. » C’est une citation de Kofi Anan, Prix Nobel de la Paix et Secrétaire Général de l‘Organisation des Nations Unies jusqu’en 2006.

Au Maroc, nos enfants ont-ils, justement, la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé ?

Entre mortalité infantile, travail précoce, mariage précoce, abandon scolaire, pauvreté ou pédophilie, il est vrai que les réalisations, et il y en a, sont encore loin d’être à la hauteur de la situation.

Le Maroc avait, pour rappel, mis en place un Plan National pour l’Enfance 2006- 2015. Un Plan dont la réalisation devait faire que nos enfants soient en bonne santé, jouissent d’un enseignement de qualité et qu’ils soient protégés et en sécurité contre toutes les formes de maltraitance. En 2013, et pour pallier quelques lacunes de ce plan, le gouvernement a lancé la Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au Maroc. Mais la protection efficace de l’enfance, nous en sommes loin. Plusieurs études montrent que l’enfant marocain reste vulnérable et mal protégé et exposé à tous les risques et tous les dangers.

Il est enfin assez douloureux de constater qu’au Maroc, comme sans doute un peu partout dans le monde, il n’y a pas une enfance, mais des enfances. Le milieu social, le niveau financier des parents compte pour la dignité de l’enfant et sa bonne construction physique et psychologique.

Qu’avons-nous fait pour protéger nos enfants et qu’attendons-nous pour faire ce qu’il ne l’a pas encore été ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet Après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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