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Modernité

Islam & Modernité : le débat


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Modernité

Les invités

• Farid El Asri, islamologue et anthropologue – Professeur Associé à l’Université Internationale de Rabat

• Rachid Benlabbah, enseignant chercheur à l’Institut des Etudes Africaines

• Mohcine Benkhaldoune, homme politique et militant associatif

• Murtada Calamy, chroniqueur aux Matins Luxe

Édito

Nous ouvrons le débat cet après-midi sur la religion et la modernité. L’une permet-elle l’autre, les deux sont-elles compatibles et ne sont-elles pas carrément antinomiques ? Aucune analyse ne saurait être figée tant dans ce débat, la réponse dépend de ce que l’on entend par modernité et, par ailleurs, de la manière dont on perçoit la religion.

Si l’on se fait de la religion une idée profondément traditionnelle et figée, il est clair qu’elle ne peut, dans ce sens, être perçue qu’en opposition formelle et définitive à toute conception que l’on pourrait avoir de la modernité. Un rapport de franche opposition qui tend à être progressivement abandonné, excepté dans les milieux profondément radicaux.

Car la religion, du latin religare, traduisez « relier », porte en son nom- même, l’idée du lien en opposition à toute forme de rupture. Quand elle n’est pas détournée à des fins extrémistes, la religion veut favoriser la vie en communauté et faciliter le lien entre les individus dans le respect, l’ouverture et l’amour.

Des principes qui, au fond, ne sont pas d’un autre temps. Des temps anciens à nos temps modernes, ces valeurs-là constituent le socle de la vie et de l’existence de l’Homme sur Terre. Dans la pratique, les religions n’ont jamais cessé, les unes certainement plus que les autres, de s’adapter à un monde en mouvance et en perpétuelle quête de modernité et de renouveau.

La modernité, elle, dans sa conception la plus moderne, ne va pas forcément s’opposer farouchement à la tradition portée, également et dans une certaine mesure, par la religion. Car la tradition c’est tout ce qu’une société garde de son existence antérieure, cela en est même la preuve. Pour se moderniser, une société va, au contraire, non pas rompre avec son existence antérieure, mais en faire évoluer les principes, les pratiques et toujours relativiser les croyances au lieu de, carrément, les renier.

Dans un monde qui ne peut cesser de se moderniser face à une mondialisation de plus en plus dévorante, un monde, aussi, où les Hommes se définissent encore beaucoup par leur appartenance religieuse, il est clair que religion et modernité sont condamnées à coexister. Car la religion ne peut pas prétendre à stopper la modernité, tout comme celle-ci ne peut pas prétendre à faire disparaître la religion.

L’opposition des deux, conduit au pire. Nous le vivons au quotidien et le déplorons car il nous en coûte des vies humaines et un monde en profond désarroi et en totale déperdition, tentant de forcer les sociétés à faire le choix de l’un ou de l’autre. Quelle place pour la religion dans un monde de modernité ? Et quelle place pour la modernité dans la religion ? La modernité va-t-elle trop vite pour la religion et lui laisse t-elle le temps de l’adaptation ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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