Les invités
• Aziz Ajbilou, secrétaire général du ministère des affaires générales et de la gouvernance
• Rachid Achachi, chercheur en économie et en anthropologie et chroniqueur aux Matins Luxe
• Taib Aisse, expert économique et financier et président de l’Association Amal Entreprises
• El Mehdi Fakir, économiste
Édito
Le Fonds Monétaire Internationale, la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l’Organisation Mondiale du Commerce et bien d’autres institutions internationales constituées par des Etats souhaitant atteindre ensemble des objectifs en commun. Des institutions internationales qui, à priori, n’exercent que des attributions qui leur ont été déléguées par les Etats membres et qui en sont, de ce fait, dépendantes.
Elles interviennent dans les crises, parfois elles ont un rôle de médiation, souvent de surveillance, souvent aussi de conseil. Mais depuis quelques années et de plus en plus depuis la montée des courants souverainistes dans le monde, les institutions internationales sont pointées pour ingérence et atteinte à la souveraineté des Etats. Mais il n’y a pas que cela.
De par les pouvoirs qui leur sont conférés, les institutions internationales ont, en effet, vocation à être utiles au développement des Etats. Mais au regard, de leur fonctionnement et de l’instrumentalisation dont elles peuvent faire l’objet par les grandes puissances, le rôle de surveillance peut vite prendre des allures de mission de contrôle et la recommandation ainsi que la proposition peuvent vite prendre des allures d’obligations.
Au Maroc, les politiques publiques prennent de plus en plus en compte les recommandations d’institutions financières internationales tels la Banque Mondiale ou encore le FMI. Elles nous recommandent des plans d’ajustement structurel, des coupes budgétaires et des réformes dont elles prennent le soin de fixer le degré d’urgence et l’échelle de priorité.
Ces recommandations si elles découlent d’études non pas imposées mais bien demandées par le Maroc, et au vu du degré de sérieux avec lequel elles sont accueillis par nos gouvernements, il est assez déconcertant de constater l’absence d’une approche critique pouvant, et devant en principe, émaner des partis politiques, notamment lors des débats au parlement entre les élus de la nation qui sont censés veiller au grain afin que les politiques publiques ne nuisent pas à l’intérêt social des citoyens. D’autant plus, quand ces mêmes politiques sont fortement inspirés par les résultats des études menées par des organisations internationales. Pour ne pas dire clairement dictées par celles-ci.
Quels rapports le Maroc entretient-il avec les institutions internationales ? Le Maroc a-t-il délégué sa gestion économique et financière aux organisations internationales ? Est-il possible de s’en défaire ? Doit-on s’en défaire, si oui, pour quelle alternative ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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