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Gouvernement El Otmani : présentation des 120 jours de mandat. Décryptage


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Les invités

• Lahcen Daoudi, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance

• Fouad Ammor, professeur universitaire

• Rachid Achachi, chroniqueur aux Matins Luxe

Édito

On a frôlé la grosse crise politique pour ne pas dire qu’on y a effectivement sombré durant les longs mois qui ont suivi les élections législatives de 2016. De longs mois où le Maroc et les marocains ont dû faire leurs affaires sans gouvernement. Certains s’y étaient même habitué, à contre cœur, quand d’autres s’y étaient carrément confortés, disant réaliser au final, qu’un gouvernement ça ne servait pas à grand-chose. Pour la mémoire, le PJD avait remporté plus de 31% des sièges, suivi du PAM avec un peu plus de 25% des sièges.

C’était donc tout naturellement, et aussi constitutionnellement, que le Secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, aussi chef du précédent gouvernement, avait été chargé de former la nouvelle équipe gouvernementale. Un long feuilleton fait de rebondissements par moments assez écœurants, révélant les travers d’une scène politique marocaine politiquement et éthiquement en souffrance. Des négociations houleuses ayant conduit à un blocage sans précédent et dans la foulée, à la désignation d’un nouveau chef de gouvernement, Saâdeddine El Otmani.

Il est ainsi, et depuis avril 2017, à la tête d’une majorité gouvernementale formée de six partis politiques. Et cinq mois plus tard, l’heure est au bilan. Et quand le gouvernement El Otmani s’auto-évalue, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est fier de ses actions et réalisations. 120 jours, 120 mesures, annonce-t-on du côté du gouvernement. Sauf que cette appréciation plus que positive, ne fait pas l’unanimité. Loin de là. Les observateurs pointent un bilan, qui au fait, n’en serait pas un, faute de réalisations concrètes et effectives. Nous y reviendrons, objectivement, avec nos invités.

Car au moment du bilan, il est essentiel de rappeler les engagements. Le programme gouvernemental qui avait majoritairement obtenu la confiance du parlement, était pour rappel articulé autour de cinq axes. On y trouvait notamment l’engagement à la consécration de la régionalisation avancée mais aussi une promesse de transparence de l’action gouvernementale. On y trouvait, sur le plan économique, des mesures visant un taux de croissance de 4,5 à 5,5% avec un déficit budgétaire contenu à 3% à l’horizon 2021. On y trouvait également un engagement à faire de l’emploi une priorité afin de réduire un chômage dont les chiffres ne furent pas une fierté pour le précédent gouvernement.

On promettait aussi un accent sur le développement humain, sur la cohésion sociale et les droits des femmes. Pour la santé, on s’engageait entre autres à la généralisation de la couverture médicale en la portant de 60% actuellement, à 90% en 2021, et de renforcer l’accès aux prestations de santé de base à 100% contre 60% actuellement. Si ce n’est qu’en fin de mandat qu’un programme peut effectivement être évalué, les 100 premiers jours doivent pouvoir annoncer la couleur d’une action gouvernementale qui va, ou non, dans le sens des engagements pris. Qu’en est-il réellement et objectivement ? Où va le gouvernement El Otmani ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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