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La délinquance ou le terrorisme du quotidien


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Au Maroc, entre début 2015 et mi-2016, sur les 820.000 individus présentés devant les juges, 57.000 ont été arrêtés pour vol qualifié, 5000 pour crimes sexuels, et plus de 1000 pour crimes de sang, sans parler de ceux qui courent toujours en liberté. Des chiffres effrayants, qui font que devant ce terrorisme des lâches, le citoyen est impuissant et désarmé, au sens propre et figuré.

Le contrat Hobbesien est désormais en voie de rupture ! L’Etat n’a plus le monopole de la violence légitime, puisque beaucoup, s’arrogent désormais le droit en toute impunité de terroriser le pauvre, l’innocent, l’honnête citoyen. Oui, terrorisme, car la délinquance participe de la même logique que ce dernier. Elle est aveugle, et peut s’abattre sur n’importe qui, et n’importe quand.

Symptomatique d’une société malade, en perte de repères, la déliquescence morale de notre société, qui notant le bien, n’est plus une communauté et là réside notre malheur, produit en série, dans une forme de néo-tribalisme, des délinquants, fervents adorateurs d’une idole ontologiquement injuste et impitoyable, celle de l’argent facile, du pouvoir d’achat et du paraître. C’est le terrorisme des lâches, qui transfigure l’espace public pour en faire un espace de prédation.

Dans ce capitalisme, dans cette société du spectacle où tout est permis mais rien n’est possible, il est impératif de comprendre que la criminalité horizontale, celle des pauvres contre des pauvres, joue le rôle d’une diversion utile pour retarder l’effondrement sociale. Car dans son horizontalité, cette violence empêche de voir la violence verticale, la vraie, celle du capital prédateur, de l’argent, de la dette et de ses auxiliaires politiques.

Et il y a autant de délinquants parmi les riches que parmi les pauvres, avec une différence de degré et non de nature. La racaille d’en haut, produit, et entretient, la racaille d’en bas. Car oui, la pauvreté est un crime, celui de ceux qui la produise. Mais la pauvreté peut mener à autre chose qu’à de la délinquance de masse. Elle peut engendrer de la solidarité, de l’entraide, de l’empathie et de la dignité. Il en va de même pour la richesse.

Mais le naufrage de l’éducation nationale, la démission d’une certaine élite politique, intellectuelle, mais aussi de bons nombres de citoyens qui ayant perdu toute valeur transcendantale, toute virilité bien comprise, sont désormais atomisés et apathiques, dans une forme de lâcheté refoulée, faisant que la barbarie, trouve un terreau favorable à son éclosion.

Mais, il y a un temps pour la réflexion, et un autre pour l’action. Désormais, la terreur devra changer de camp, et la violence légitime de l’Etat devra s’abattre tel un couperet, aussi bien sur la délinquance d’en haut que celle d’en bas. Et toute violence asymétrique, qu’elle soit physique ou symbolique, devra être traitée et jugée comme un acte terroriste, ce qu’elle est réellement.


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