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Qu’est-ce qu’un leader politique?


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Invités : Khadija Janati Idrissi, membre du Conseil National du RNI, Mohcine Benkhaldoune, Membre du Parti de la Justice et du Développement, Ahmed Al Motamassik, Sociologue et Mostafa Bouaziz, Directeur du Centre Marocain des Sciences Sociales à l’Université Hassan II de Casablanca.

Dans le langage courant, il est des mots, des expressions, des concepts et des qualificatifs qui se sont invités, se sont installés et sont utilisés de plus en plus comme des évidences qui, au fond, ne le sont pas vraiment. Des notions abstraites qui renvoient souvent à quelque chose de positif auquel beaucoup ont envie de s’identifier et ont envie de s’approprier.

Ainsi est-il du statut de leader politique. Si beaucoup d’hommes politiques se revendiquent comme tels, le sont-ils vraiment tous? Un Nelson Mandela, un Che Guevara, et chez nous un Mehdi Ben Barka, un F’quih Basri ou encore un Maati Bouabid. Ces hommes qui ont marqué leur époque par des idées révolutionnaires et un courage à toute épreuve. Des personnes qui ont mobilisé les foules, suscité les passions des uns, le rejet des autres mais jamais n’ont-ils suscité l’indifférence. Se revendiquaient-ils leaders, ont-ils cherché à l’être ou l’étaient-ils de fait?

Les leaders politiques qui ont marqué l’histoire du monde étaient dotés d’une image dont la force symbolique est hors du commun. Au-delà du positionnement idéologique des uns et des autres, de leur pensée, de leurs opinions, il ressort du comportement et de la personnalité de ces personnes hissées au rang d’icônes de toute une génération, de leur façon d’être et de parler quelque chose de fort, souvent  hors de l’ordinaire qui donne à croire que cette personne, et seulement elle, est capable de mener vers un idéal possible.

Qu’en est-il aujourd’hui dans le monde et au Maroc ? Dans la guerre des chefs à laquelle on assiste souvent médusés par la bassesse du langage et des méthodes, certains se démarquent incontestablement. Aux États-Unis Barack Obama a été élu à un moment où les américains avaient plus que jamais besoin de croire qu’un homme noir pouvait devenir président de la première puissance mondiale. Alexis Tsipras a été porté plus d’une fois au pouvoir à un moment où les grecs avaient besoin de se prouver à eux-mêmes mais aussi au monde qu’autre chose que la dictature des créanciers était possible. Au Maroc, Abdelilah BENKIRANE est devenu chef de gouvernement à un moment où les marocains voulaient croire que le discours politique ne devait pas forcément être incompréhensible et inaccessible pour la masse. Et c’est cette même conjoncture qui a vu un Hamid Chabat et un Driss Lachgar prendre les rênes respectivement du Parti de l’Istiqal et de l’USFP. Pour beaucoup ils sont appréciés et adulés mais des fois aussi antipathiques, contestés et décriés dans leur propres camps. Ces hommes qui occupent la scène politique sont-ils des leaders politiques? Une chose est sûre, il ne peut y avoir de leaders s’il n’y a pas de suiveurs qui leur  accordent la crédibilité et la légitimité à les diriger, à les conduire. Et il est un indicateur qui ne trompe pas, c’est la mobilisation des électeurs. À voir les taux d’abstentions des marocains aux différentes échéances électorales qui se sont succédées ces dernières années, une question se pose, y’ a-t-il une crise de leadership politique au Maroc ?


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