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Pédophilie

Pédophilie : les contours légaux d’un permis de violer


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Pédophilie

Les invités : Youssef Chahbi, avocat, Me Mohamed Benabdessadeq, Avocat – député PJD et membre de la commission justice, législation et droits de l’Homme à la Chambre des Représentants, Pr Ghizlane Benjelloun, Professeur en Pédopsychiatrie, Responsable du service de pédopsychiatrie au CHU Ibn Rochd de Casablanca, Rabha Fathannour, Premier substitut du procureur du Roi auprès du tribunal de 1ère instance pénal de Casablanca et Présidente de la Cellule de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des enfants et Reda Mhasni, Psychologue clinicien et psychothérapeute

C’est toujours avec l’effet d’une claque que nous recevons le récit d’un cas d’agression sexuelle sur un enfant. Les scènes qui nous sont à chaque fois décrites dépassent l’entendement tellement les crimes décrits sont effroyables. Le dernier en date, mais certainement pas le dernier d’une longue liste malheureusement condamnée à s’allonger encore et encore, est le cas du petit garçon de quatre ans sauvagement violé et enterré vivant dans une décharge à Casablanca dans le quartier de Lissasfa.

En 2015, il y a eu au Maroc, selon la Coalition contre les abus sexuels sur les enfants, 935 agressions sexuelles contre les enfants. Un chiffre qui selon la même source, ne cesserait d’augmenter depuis les trois dernières années. 31% entre 2014 et 2015. Les garçons sont majoritairement touchés et c’est le plus souvent dans le cadre familial ou de voisinage que l’agresseur est à chercher.

Plusieurs raisons, si elles ne justifient pas la pédophilie, du moins pourraient l’expliquer. Et pour certains la raison principale est à chercher dans la cadre législatif jugé pas suffisamment dissuasif et même un peu trop clément.

La force des soulèvements à la suite d’un cas de pédophilie au Maroc, n’a d’ailleurs souvent d’égal que la force du soulèvement contre les sentences prononcées. Des sentences ne dépassant pas dans certains cas, quelques mois de prison, avec sursis pour les plus chanceux. Ainsi des parlementaires et des ONG n’ont de cesse de demander une loi spécifique pour punir les abus sexuels contre les enfants. Ils dénoncent une nuance dans le Code Pénal marocain qui, selon eux, fait toute la différence. Car le viol est considéré comme un crime contre l’ordre des familles et la moralité publique, non pas contre les personnes.

Alors que les cas de pédophilie semblent se multiplier, nous ouvrons le débat sur la nécessité d’avoir un cadre juridique précis qui puisse protéger nos enfants contre les prédateurs sexuels. Les affaires de pédophilie sont de plus en plus nombreuses. Mais si la loi du silence est peu à peu rompue, en faveur d’une prise de conscience de la gravité du fléau, il n’en demeure pas moins que la prise de conscience à elle seule n’est pas suffisante. Quelles sont les responsabilités de chacun ? Quels sont les moyens efficaces de prévention ? Par ailleurs, qu’est-ce qui est fait à posteriori pour aider l’enfant à surmonter son traumatisme ? Comment informer les enfants ? C’est notre débat cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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