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Karama

Karama, le vrai nom de la politique


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Karama

Karama, traduire le terme par « dignité », oui, cela peut s’entendre… Mais pas seulement. Car la Karama, porte en elle une exigence éthique qui l’autant à figurer au rang de la sacralité. La Karama n’est pas, au fond, une idée politique, elle relève, d’abord, d’une forme de dignité octroyée à l’Homme par son créateur… Dieu, en Islam, dans notre Culture, nous reconnaît comme éligible à une dignité qui sera, disons-le, ontologique.

Autrement dit, si elle devait être qualifiée de principe, elle aura, comme pour tous les autres, le droit d’être qualifiée de fondamentale, et de fondatrice. De quoi ? D’une culture, d’une société, d’un cosmos, d’une organisation. Il y a du nucléaire dans la Karama… De son intégrité dépend tout aussi bien la garantie des grands équilibres, que leur dislocation.

Dire qu’elle pourrait porter le nom de « fait social total », est certes concevable, mais pourtant, elle transcende le social, même dans sa totalité, ses ramifications… Car la Karama se doit d’être partout, et d’abord, au Commencement des choses…  Elle doit être entendue comme l’impératif premier, et doit revêtir le pouvoir et le droit d’interroger tous les champs… Fondatrice, on l’a dit, de toute théorie, de toute pratique…

Alors, de la Karama, nous devrions faire une obsession… Et poser la question de savoir à quelle condition elle est possible, et ce qui la rend impossible ? Tant d’un point de vue individuel, lorsqu’une personne est humiliée, en son âme, en sa chair… Parce qu’elle ne peut plus lutter seule, contre les attaques d’un système économique qui a, depuis trop longtemps, montré non pas ses limites, mais transformé la quasi-majorité des sociétés en jungles, ou sévit la loi cynique du marché, contre lequel les responsables politiques ont perdu, il faut le dire.

Que dire lorsque les conditions socio-économiques font d’un Homme, qu’une Femme, se doive de marcher sur elle, – leur Karama – pour gagner de quoi vivre comme des rebuts, lorsque des individus se voient dans la nécessité de la piétiner, leur Karama, pour se nourrir, pour soigner, éduquer, prendre soin du bien leur plus précieux que sont leurs enfants, leur famille…

Marcher sur cette haute dignité, accepter que leur principe d’humiliation soit aux commandes, qu’il se reproduise partout, à tous les étages de la société, dans tous les lieux, cela revient, dans une culture comme la nôtre, avec ce qui lui a été donné, au départ, de marcher sur son propre visage… Perdre sa Karama, c’est ne plus pouvoir se présenter, digne, libre, responsable,  respecté, devant tous les autres… On sait ce que ce que la perte de ce droit peut produire de colère, de violence, de ressentiment, et enfin de haine, de tragédies…

Et si la notion de Karama devenait l’alpha et l’oméga de la politique, de la responsabilité politique, et si le temps d’interroger en profondeur, de faire de ce terme le cœur de toute action, si ce moment était vraiment venu ? Car en vérité, pourquoi s’éloigner, de ce qui relève d’une catégorie fondamentale ? Devenir responsable de la Karama de l’autre, en être jaloux, désirer la protéger, coûte que coûte, voilà le seul nom que devrait prendre la politique, en ce pays.


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