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Fuir

Fuir ou périr


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Fuir ou périr ? N’est-ce donc là que la seule alternative offerte aux maghrébins épris de justice sociale et de libertés individuelles et collectives véritables ?

Et encore, fuir est-il réellement possible à l’heure ou l’Europe doute de sa propre identité́ et s’enferme à double tour en adoptant un repli identitaire mortifère ? À l’heure où les États-Unis d’Amérique ne souhaitent plus n’avoir que des murs pour horizon ?

Que reste-il alors ? Périr ?

Périr par ou pour Daech et Al-Baghdadi en emportant avec soi le plus possible de victimes innocentes ?

Périr par ou pour faire triompher Al-Qaeda, le wahhâbisme et ses soutiens occidentaux ?

Périr par ou pour des dictateurs sans scrupules et pour permettre de redonner à la sainte Russie l’illusion de sa grandeur passée ?

En réalité mes amis, mes frères, il ne faut mourir ni par ni pour aucun d’entre eux.

Certes, beaucoup dans cette région du monde ont péri à cause d’eux, à cause de Daech et de ses généraux bassistes revanchards, à cause d’Al-Qaeda et ses soutiens arabes et occidentaux, à cause de Bachar et ses soutiens perses et russes.

Avant eux, beaucoup ont également péri à cause d’Hafez, de Saddam, de Mouammar, de Hosni ou des Talibans.

Que la dictature soit présentée comme étant celle de Dieu, d’un parti, d’un homme seul ou de quelques-uns, elle n’en demeure pas moins une abominable tyrannie.

Assad, Sissi, Benali, Al Baghdadi ou Al Saoud ne sont pas différents les uns des autres. Aucun d’entre eux n’a jamais hésité à commettre les plus abominables exactions contre la moindre forme de contestation, la moindre aspiration à la liberté et à la dignité.

L’Occident, soutien sans faille des plus vils autocrates, ne sera pas non plus d’un grand secours. Nul n’a oublié ici le sort qui a été fait à la Révolte Arabe, la traîtrise des accords Sykes-Picot, la déclaration Balfour ou la colonisation.

Les russes ou les chinois, soutiens indéfectibles d’autocrates tout aussi sanguinaires, n’ont jamais favorisé les aspirations de liberté de qui que ce soit. Nul n’a oublié le sort qui a été fait aux Angolais, aux Afghans, aux Tchétchènes, aux Rohingyas ou aux Ouigours.

Mais qui donc alors pour soutenir les aspirations légitimes des Arabes et des maghrébins à la liberté, à la dignité et à la justice ? Et bien, mais est-ce réellement une surprise, personne en dehors des personnes directement concernées et de citoyens de bonnes volontés sincères mais éparpillés et impuissants.

Contrairement à ce que l’on peut lire ici et là, la véritable ligne de partage n’est pas entre islamistes modérés ou islamistes extrémistes, entre russophiles ou américanophiles, entre souverainistes ou universalistes.

Non la ligne de partage dans le monde arabo-maghrébin passe entre ceux qui reconnaissent le peuple comme unique source de la souveraineté et ceux qui toujours s’y refusent.

Et cette ligne de partage place les dictateurs et les terroristes, les russes et les américains dans le même camp. Ils s’accordent tous en effet sur une chose au moins, faire échec à l’établissement de la démocratie dans le monde arabo-maghrébin puisqu’elle desserre nécessairement leurs intérêts. Pour nier à ces peuples la maîtrise de leur destinée. Pour ne laisser en dernier ressort à ceux qui refusent de se soumettre que le choix entre fuir ou périr ?


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