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Femmes marocaines en politique : avons-nous des battantes ?


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Les invités : Nabila Mounib, secrétaire générale du PSU, Bassima Hakkaoui, ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, Latifa Bennani Smirès, ancienne parlementaire du parti de l’Istiqlal, Rachida Tahiri, membre du bureau politique du PPS et Jean Zaganiaris, enseignant chercheur en sociologie

Dans l’attente de la formation du gouvernement, des questions se posent sur la nature de sa composition. En termes de bords politiques notamment mais aussi concernant la place qui y serait réservée aux femmes. Si le gouvernement Benkirane dans sa première mouture de 2011 avait réservé la mauvaise surprise de n’attribuer qu’un seul poste ministériel à une femme, les espoirs restent grands pour qu’’un signal un peu plus positif soit envoyé cette fois-ci en faveur d’une meilleure représentativité des femmes.

La sous- représentation des femmes en politique, si elle nourrit les débats débouchant toujours sur le même constat depuis des décennies, elle reste, et restera, un éternel sujet d’actualité, tant que les femmes n’auront pas réellement occupé toute la place qui devrait être la leur dans le paysage politique marocain.

Mais ce débat, nous ne le referons pas cet après-midi. Nous discuterons, cependant, de ce qui fait de la représentativité des femmes en politique, encore aujourd’hui, dans le Maroc de 2016, un sujet de débat. Pourquoi les choses ne changent-elles pas ? À qui est-ce la faute ? Si, en politique, la femme marocaine est marginalisée, de quoi et de qui est-ce le fait ?

Car c’est en 2002 déjà que le combat de longue haleine de femmes politiques et actrices associatives engagées a abouti sur l’instauration du quota de 10% consacré, de fait, aux femmes, et permettant ainsi leur accès à la Chambre des Représentants. Mais force est de constater que quatorze années plus tard, il n’y a pas eu que des avancées en la matière.

Dire que c’est la faute à une société patriarcale où la détention du pouvoir politique ne peut s’imaginer qu’entre les mains des hommes, est certainement une partie de la réponse, mais ce n’est certainement pas toute la réponse. Les femmes sont-elles prêtes à prendre le pouvoir en politique, que font-elles pour y arriver, et que n’ont-elles pas encore réussi à faire pour y arriver ? Voilà la question centrale de notre débat cet après-midi.

Car à un moment, où l’on réclame et exige que l’accès aux postes de décisions ne se fasse que sur la base de la compétence, il est difficile de défendre que l’accès des femmes aux hautes sphères de la politique ne puisse se faire que par des processus de discrimination positive.  Une approche qui est, d’ailleurs, de plus en plus combattue même par les plus ardentes défenseuses de la représentation des femmes en politique. Sans doute poussées dans cela, par le vécu amer de nominations de complaisances consacrant, certes, le principe de quota mais faisant fi de la considération de compétence. Les femmes qui sont entrées dans la politique par la grande porte, sous les feux des projecteurs, n’étaient pas  forcément celles que l’on attendait.

Se serait-on alors trompé de combat ? Car si la présence des femmes en politique peut être imposée par un quota, il n’en est pas de même pour la construction du leadership politique féminin. Où sont les compétences féminines et pourquoi peinent-elles autant à s’imposer ? Les sections féminines des partis servent-elles la cause des femmes ? Nous ouvrons le débat avec nos invités.


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