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Islam politique

Face à face : Hassan Aourid vs Saadeddine El Othmani


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Islam politique

Les invités : Saadeddine El Othmani, Président du Conseil National du PJD et ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération et Hassan Aourid, Auteur et professeur universitaire

Il n’est pas facile pour la religion et la politique de faire bon ménage. Et pourtant politique et religion sont beaucoup de fois amenés à coexister et à tenir une liaison qui peut être des plus dangereuses. Dans le cas particulier de l’islam, la notion d’Islam politique inspire la méfiance, pour ne pas dire la peur. Quand l’islam se mêle de la politique, et inversement, l’amalgame n’est jamais bien loin. À raison ou à tort ? Nous en débattrons avec nos invités. Quoique l’amalgame, s’il est certes facile, il est sans doute aussi compréhensible au vu d’événements récents d’une rare violence commis à travers le monde au nom de l’Islam.

Mais ici nous ne saurions parler d’islam politique comme étant une notion standard et universelle, car l’islam politique n’est ni standard, ni universel. Bien au contraire. Dans notre région l’expérience de l’islam politique a été menée de diverses manières et s’est présentée sous diverses formes.

Ainsi en Tunisie, le parti Ennahda qui avait été, de longues années durant, réprimé et interdit en raison, justement, de son caractère protestataire, révolutionnaire et justifiant ses positions politiques par son positionnement religieux, a su profiter de la révolution pour se rapprocher des plus hautes sphères du pouvoir en remportant les premières élections post-Ben Ali. Ceci avant de devoir annoncer officiellement la séparation stricte entre ses activités politiques celles de prédication.

Mais ce qui va en Tunisie ne va pas forcément dans l’ensemble des pays arabes où les partis politiques dits, à référentiel islamique, se frottent depuis peu à l’exercice du pouvoir. Les positionnements idéologiques sont nombreux, ils sont aussi évolutifs et quelques fois complexes.

Au Maroc, en 2011 et après de longues années passées dans les rangs de l’opposition, le Parti Justice et développement, a réussi à mobiliser un électorat qui lui a permis d’accéder au gouvernement, par la plus grande porte, en conduisant une coalition gouvernementale qui a su aller au bout de son mandat malgré les couacs et les accidents de parcours. Le parti a aussi quelque peu réussi à rassurer sur ses intentions pour la société marocaine qu’il était soupçonné de vouloir « islamiser » dès son accession au pouvoir. À l’international, le cas du Maroc a d’ailleurs été, tout au long de ces dernières années, présenté comme un exemple, une exception en matière d’intégration réussie des islamistes dans l’exercice de la politique.

Mais si en apparence, le PJD a focalisé son action sur une situation sociale et économique assez compliquée avec les effets de la crise qui tardent à se dissiper, ses détracteurs, eux, n’ont jamais baissé la garde. Certains accusant même le parti de la lampe, de tenir un double discours. Un discours édulcoré et politiquement correct en public, tout en maintenant un discours fortement religieux et parfois assez radical lors des manifestations partisanes. Quoi qu’il en soit, le parti a réussi à réitérer l’exploit en remportant de nouveau les législatives de 2016, mais avec, cette fois-ci, beaucoup plus de difficultés à fédérer la classe politique. Est-ce le début de la fin de l’exception marocaine en matière d’islam politique ? Nous en débattrons.

Qu’est-ce que réellement l’Islam politique et sous quelles formes se manifeste-t-il dans notre région et chez nous, au Maroc ? L’Islam politique est-il forcément radical ? C’est le sujet de ce face-à-face cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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