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Droit dans le MUR


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C’est la rentrée.

Nous devrions tous être en forme, reposés et l’esprit apaisé. Je ne dis pas « bronzés » puisque la majorité d’entre nous l’est de manière permanente.

Détendus et sereins, nous ne le sommes pourtant pas et les échéances électorales à venir en France, au Maroc ou aux États-Unis n’incitent nullement à la décontraction et à l’insouciance.

L’été a été éreintant à tout point de vue. Un décérébré narcissique et bisexuel a endeuillé le 14 juillet et transformé la douce promenade des anglais en cimetière multiconfessionnel, deux adolescents aux idées courtes ont raccourci à domicile un homme de dieu à la bonté infinie. Des immeubles continuent de s’effondrer sur leurs pauvres occupants dans nos rues marocaines tandis que la Syrie, la Lybie, l’Irak et la Turquie s’effondrent également et s’enfoncent inexorablement dans l’anarchie, la violence et le chaos.

Les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge en France, en Espagne et au Maghreb : chômage en hausse, baisse du pouvoir d’achat, vacance prolongée du pouvoir en Espagne, discrédit total des politiques de tous bords et raidissement identitaire généralisé.

Tout est-il donc perdu ? L’heure d’un salutaire seppuku collectif est-elle arrivée ? Mais avons-nous seulement suffisamment de courage pour recourir au Seppuku ? Les difficultés évoquées ci-dessus sont-elles d’ailleurs celles qui nous menacent réellement ? Ne vaut-il pas mieux plutôt pour l’instant occire quelques ovins et attendre de faire une évaluation complète et exhaustive de la situation avant de trancher dans le vif ?

Cela semble en effet plus prudent…Surtout que nos petits amis bouclés ont le sens des traditions et ne devraient pas opposer de résistance concertée et organisée à notre récurrente blitzkrieg charcutière.

Une fois le sacrifice réalisé, la panse pleine de brochettes de cœurs d’agneaux et le porte-monnaie allégé, nous pourrons en effet sereinement analyser la situation, prendre la pleine mesure des réels dangers qui menacent la survie de notre société et décider des mesures et actions qui s’imposent.

Il nous faudra alors réunir sans tarder une commission d’étude interministérielle afin, d’une part, d’aggraver significativement les peines d’emprisonnement pour les actes d’adultères et les relations sexuelles hors mariage et d’autre part d’étudier l’instauration de peines planchers et de mesures de déchéance de nationalité en cas de récidive. Vous l’avez compris auditeurs, en réalité la véritable menace c’est la propagation du vice et du péché de chair. C’est lui qu’il nous faut combattre avec vigueur et sans désemparer.

Les peines actuellement prévues par notre Code pénal se sont malheureusement révélées fort peu dissuasives à telle enseigne que les plus sages et les plus chastes d’entre nous n’hésitent plus désormais à s’adonner aux plaisirs de la chair dès potron-minet, face à l’atlantique, à la seule lumière des rayons d’un soleil naissant.

Cette épidémie frappe sans distinction non seulement nos concitoyens soucieux de la pudeur de leurs joues et qui font de leur pilosité un étendard mais aussi celles et ceux,  rasés, épilés ou imberbes,  qui aiment sentir le chergui sur leurs joues et notamment les hôtesses de l’air devenues dirigeantes de compagnies aériennes.

Nous devons, comme la France l’a fait, sans trembler face à la terrible et effrayante menace que représente le burkini pour la préservation de ses principes fondateurs, prendre les mesures les plus radicales qui soient pour éviter une multiplication des adeptes de la secte des amateurs des plaisirs de la chair et de toutes celles et ceux qui veulent vivre dans le péché et ne sont pas en mesure de présenter un certificat de mariage légalisé sur réquisition d’un officier de police judiciaire, d’un hôtelier, d’un gardien de parking ou d’un gardien d’immeuble.

La lutte contre le vice et la promotion de la vertu est une tâche lourde et harassante à laquelle le peuple doit prendre sa part et il faut ici féliciter une partie du bon peuple de la bonne ville de Salé qui a, sans attendre l’intervention du législateur, inventé la peine complémentaire d’interdiction de mosquée en refusant par la voix, l’insulte, les coups et le crachat à un dangereux délinquant de se rendre à la prière commune.

L’impardonnable délit ayant été commis au volant d’une voiture allemande, il me semble, courageux citoyens, relever d’une bonne administration de la justice, que nous confisquions à ce dangereux délinquant son permis de conduire et pour faire bonne mesure que nous interdisions les importations de voitures allemandes ou à tout le moins celle du constructeur incriminé.

La seule répression n’est toutefois pas une réponse suffisante, nous devrions songer aux moyens de prévenir ce type de comportement déviant et incompatible avec nos principes et nos convictions tout en luttant contre le chômage et pour l’industrialisation du pays. Un ambitieux projet de construction à Salé d’une unité industrielle de fabrication de ceintures de chasteté en téflon nervuré (au pouvoir antiadhésif) est ainsi à l’étude. Cette unité industrielle devrait nécessiter un investissement de 50 000 000 de dirhams réparti entre l’Etat, les Régions et la Municipalité de Salé et créer 5 000 emplois directs et 25 000 emplois indirects.

Un A marche avant un E, donc tout bien considéré, que l’on pense d’abord à sa panse. Et qu’ensuite peut-être à penser l’on pense.


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