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Le discours royal du 20 août et la lutte contre le fanatisme religieux


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Le Roi Mohammed VI a adressé à la nation le samedi 20 août 2016, un discours mémorable à l’occasion du 63ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.

Bien que le discours consacre une révolution des marocains, mais le ton était imprégné de clémence, de miséricorde, d’amour et de tolérance, ce qui donne un nouveau sens à la révolution, une révolution sur le mauvais comportement, une révolution sur l’égoïsme, une révolution pour un meilleur vivre-ensemble et une prospérité pour tous, et pour cela il a dit : Célébrer les événements historiques, ce n’est pas seulement pour en évoquer le souvenir, mais c’est aussi pour méditer les valeurs et les principes qui ont inspiré aux générations précédentes la volonté de construire le présent et d’aborder l’avenir en toute confiance. Il s’agit là d’une révolution renouvelée dont le flambeau se transmet de génération en génération.

Il a parlé des sacrifices consentis pour la liberté et l’indépendance qui traduisent l’arrimage du Maroc à son environnement maghrébin et africain, tout en rappelant la solidarité et le soutien matériel et moral à la Révolution algérienne, ce qui a joué un rôle majeur dans la libération et l’indépendance de l’Afrique, d’où le besoin aujourd’hui de cet esprit de solidarité pour pouvoir relever les défis communs en matière de développement et de sécurité.

Mais ce qui m’a marqué le plus, c’est le fait que Sa Majesté consacre pratiquement la moitié de son discours au volet religieux, et particulièrement à la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

En effet, il l’a fait partant de ses prérogatives :

Amir Al Mouminine : digne représentant des califes et du prophète dans la guidance religieuse.

Descendant du Prophète : héritier d’une lignée bénie et donc d’une légitimité spirituelle.

Et puis leader politique et chef d’Etat aguerri qui a fait preuve d’une clairvoyance et d’une sagesse qui lui ont permis d’éviter à son pays les drames qu’ont vécu d’autres pays arabes.

Dans ce discours, le souverain a appelé les Marocains résidant à l’étranger à rejeter l’extrémisme et à rester fidèles aux valeurs de l’Islam et aux traditions séculaires. Ces deux notions : valeurs et traditions traduisent les constantes religieuses qu’ont choisi les marocains depuis 12 siècles pour comprendre les textes sacrés et les traduire en code de bonne pratique, leur permettant de vivre normalement avec les autres composantes de la société, tout en restant fidèles à leur foi et croyances, et qui sont Imarate Al Mouminine en tant qu’héritage prophétique, et bien arrimées sur la triade : dogme ashaarite, rite malékite et éthique comportementale appelée soufisme.

La responsabilité religieuse et politique du souverain l’oblige à protéger son peuple et sa foi contre l’usurpation et l’amalgame, et pour cela, le souverain a prôné une position ferme et a utilisé pour la première fois l’exclusion pour renier sans équivoque les terroristes, et il a dit : Les terroristes qui agissent au nom de l’Islam ne sont pas des musulmans et n’ont de lien avec l’Islam que les alibis dont ils se prévalent pour justifier leurs crimes et leurs insanités. Ce sont des individus égarés condamnés à l’enfer pour toujours.

Et il démontre par une approche théologique, source coranique et hadith du prophète à l’appui pour balayer et délégitimer les actes barbares perpétrés au nom de l’Islam, pour enfin revenir à la clémence et la miséricorde divine, et ainsi dire : Est-il concevable que Dieu, le Tout-Clément, le Tout-Miséricordieux, puisse ordonner à un individu de se faire exploser ou d’assassiner des innocents? Pourtant, l’Islam, comme on le sait, n’autorise aucune forme de suicide, pour quelque motif que ce soit, et face à la prolifération des obscurantismes répandus au nom de la religion, tous, musulmans, chrétiens et juifs, doivent dresser un front commun pour contrecarrer le fanatisme, la haine et le repli sur soi sous toutes les formes.

De plus, la civilisation humaine abonde en modèles de réussite qui confirment que l’interaction et la coexistence interreligieuses génèrent des sociétés civilisées ouvertes, où règnent affection et concorde, bien-être et prospérité, en témoignent les civilisations islamiques, notamment celles de Bagdad et d’Al-Andalous, qui comptaient parmi les civilisations humaines les plus évoluées et les plus ouvertes.


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