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Délinquance des mineurs : à qui la faute ?

Délinquance des mineurs : à qui la faute ?


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Délinquance des mineurs : à qui la faute ?

Les invités

• Houda Hjiyej, responsable du service de pédopsychiatrie à l’Hôpital Ibn Rochd de Casablanca

• Jean-Marie Le Maire, Historien-Chercheur en philosophie contemporaine

• Ali Lahrichi, docteur en sciences politiques et juridiques

• Youssef Fassi Fihri, avocat au barreau de Casablanca

• Mélanie Frerichs- Cigli, chroniqueuse aux Matins Luxe

Édito

Il est toujours délicat d’aborder objectivement le débat sur la responsabilité des mineurs. Quand ils dévient, quand ils deviennent socialement dangereux, agressifs et violents, sont-ils à être jugés comme des personnes responsables de leurs actes à part entière ?

Il  n’existe pas de chiffres officiels représentant le taux de délinquance juvénile au Maroc. Néanmoins, les médias, les réseaux sociaux en tête, rapportent au quotidien, images et vidéos à l’appui, des faits pouvant relever du divers, de scènes d’agressions et de violences dont les auteurs sont des enfants à peine adolescents. Le sentiment est que la réalité de la délinquance juvénile au Maroc est bien plus qu’un simple recoupement de cas isolés. Le sentiment est que le phénomène prend assurément de l’ampleur.

Des enfants qui donnent l’impression d’être abandonnés à leur propre sort et d’avoir été « lâchés » dans la société avant d’avoir acquis les moyens pour y survivre et les codes pour s’en sortir. Et quand ils ne sont pas, eux-mêmes, victimes des maltraitances les plus atroces, ils en deviennent les acteurs. A qui la faute ? Nous en débattrons avec nos invités, mais il est évident qu’une multitude de facteurs entrent en considération quand il s’agit de remonter aux sources d’un mal profond, aux contours complexes et compliqués.

Une chose est sûre, au Maroc comme ailleurs dans le monde, la délinquance juvénile est le fruit amer d’une société qui a failli à sa mission première : celle de former des citoyens qui se sentent autant utiles que redevables envers une société qui leur a permis d’avoir les moyens d’exister dans la dignité et le respect de soi et de l’autre. Et si ceci n’est pas pour justifier des actes de violences que nul ne saurait excuser, cela sert au moins à pointer les failles à combler, pour éviter la récidive.

Des parents démissionnaires, une société démissionnaire et une école en agonie, pour ne pas la prendre pour définitivement enterrée. Qui est responsable de quoi et à quel degré? Nous aurons le point de vue de nos invités.

Car s’il est dit que l’éducation d’un enfant est un combat constant entre les valeurs de la famille et celles de l’entourage, alors que dire d’un enfant sans famille, sans éducation et livré à son seul entourage, surtout quand celui-ci n’est pas de bonne influence ?

Et s’il est, par ailleurs, convenu que la famille éduque et que l’école instruit, alors qu’attendre d’une société où la famille attend de l’école ce que celle-ci n’est plus en mesure d’offrir depuis qu’on lui en a enlevé les moyens ?

Les inégalités se creusent et nous n’avons de cesse de le dire, les pauvres s’appauvrissent et les riches s’enrichissent dans un sentiment ambiant de frustration, d’incompréhension et d’injustice. Des jeunes sans repères, ne se sentant pas clairement appartenir à une société qui ne leur signifie que leurs obligations et semble ignorer leurs droits. Leur droit à une meilleure éducation, à une meilleure santé, à une meilleure existence.

S’il n’est de choix que de considérer qu’un jeune délinquant est un criminel comme un autre car tous sont égaux devant la loi, nous ne pouvons nous résoudre à ce que la prison, la sanction soient l’unique réponse au crime et à la violence surtout quand les acteurs sont des enfants.

Comment un enfant devient-il un délinquant ? Quel rôle pour la famille et quel rôle pour l’école ? Que dit la loi sur la responsabilité des mineurs et comment est-elle appliquée ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure ?


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