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Civisme : Une valeur en déperdition ?


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Invités : Mehdi Alioua, Sociologue et professeur assistant à Sciences Po Rabat à l’Université Internationale de Rabat, Rachid Khaless, poète et écrivain, Guillaume Jobin, écrivain et éditeur, Reda Mhasni, psychologue et Hind Baroudi, Secrétaire générale de l’Association Initiative Urbaine.

Le civisme où l’attachement de chacun non seulement à ses droits mais aussi à ses devoirs en tant que citoyen. Le civisme c’est le devoir de chacun de respecter les droits de l’autre. Avoir un esprit civique c’est comprendre que la société n’appartient à personne en particulier en même temps qu’elle appartient à tous. La société est un bien commun.

La rue où on marche, les routes, les trottoirs, les transports en commun, l’air qu’on respire… Toutes ces choses que l’on a tendance à s’approprier, être civique c’est en fait apprendre à avoir en permanence dans l’esprit que cela appartient à tout le monde ; c’est un bien dont il faut prendre soin, qu’il faut préserver pour soi, et en ce faisant, nous le préservons pour les autres et inversement. Car dans la vie il n’y a pas que nous. Dans la vie il y a nous et les autres, et le civisme commence par prendre conscience que nous sommes tous l’autre de quelqu’un.

Etre civique c’est, au minimum, ne pas détruire le bien commun et au mieux, c’est contribuer à l’améliorer, à le fructifier. Etre civique, c’est au minimum ne pas déranger les autres et au mieux c’est comprendre que la liberté a ses limites et que la liberté de chacun ne doit pas restreindre la liberté de l’autre.

Cela a l’air évident, de prime abord, mais force est de constater que tout le monde n’est pas civique et que chacun l’est à des degrés différents. Si tout le monde n’est pas civique c’est qu’au fait nous ne naissons pas civiques, nous le devenons. Le civisme est une éducation. Ça commence –ça devrait commencer- dès le plus jeune âge, à la maison tout d’abord puis à l’école et ensuite tout au long de la vie tant qu’on vit en communauté. Le civisme c’est l’affaire des parents, des enseignants, c’est l’affaire de tous.

Mais au-delà de ces aspects qui paraissent, et doivent être, un acquis pour chaque société qui se respecte tellement elles sont basiques et élémentaires, le civisme devrait s’exercer à des niveaux bien supérieurs. En plus de ne pas perturber le bon fonctionnement des choses, l’idée est d’amener la société vers un idéal toujours un peu meilleur, en créant de la valeur, en participant à tous les aspects de la construction de la société soient-ils économiques, politiques ou sociales et sociétales. En d‘autres termes, en plus de préserver en ne détruisant pas, le civisme c’est aussi de construire. Ne pas salir est un acte civique, nettoyer l’est plus encore.

Aujourd’hui plusieurs questions se posent quant à l’engagement de chacun pour le bien de tous. Le civisme n’est clairement pas une valeur répandue, elle l’est d’ailleurs de moins en moins, dans une société où l’individualisme prend de plus en plus le dessus sur le collectif et la collectivité. Le civisme est-il en déperdition, y’a-t-il une crise de civisme ? Nos invités sociologues, psychologues, écrivains et acteurs associatifs sont là pour en débattre.


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