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Attentats de Paris : Et si toutes les parties faisaient leur autocritique?


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Les invités : Rachid Benlabah, Enseignant chercheur à l’Institut des Etudes Africaines, Jean Zaganiaris, Sociologue et enseignant chercheur à l’EGE Rabat, Driss Jaydane, Philosophe politologue chroniqueur des Matins Luxe et Frédéric Elbar, conseiller consulaire au Consulat Général de France à Casablanca.

Quelques temps après la surprise, le choc, l’incompréhension et la sacro-sainte unité nationale réclamée par le président français et entendue par la quasi-totalité des responsables politiques à la suite des attentats de Paris le vendredi 13 novembre, la politique reprend ses droits et toute la place qui lui revient dans les débats en France.

Dix jours après des événements dont les français se remettent tant bien que mal, il est clair dans les sorties médiatiques des différents partis politiques, ceux de l’opposition principalement, qu’il n’est pas question de donner blanc-seing à François Hollande et à son gouvernement dont la politique de sécurité fait l’objet de toutes les critiques. Il est notamment reproché à l’actuel gouvernement de ne pas avoir une politique étrangère qui soit adaptée à la situation mais aussi de ne pas avoir fait ce qu’il fallait pour assurer la sécurité intérieure des français. Pour les partis de l’opposition, s’il y a aux États-Unis un avant et un après septembre 2001, s’il y a au Royaume-Uni un avant et un après 7 juillet 2005, en France il doit obligatoirement y avoir un avant et un après 13 novembre 2015.

Dès le lendemain des attaques, le premier ministre français a d’ailleurs annoncé des mesures fortes à travers notamment l’expulsion des imams radicalisés et la déchéance de la nationalité pour, dit-il, ceux qui bafouent ce qu’est l’âme française. Les alliances sont revues et corrigées notamment avec la Russie qui devient désormais pour la France un partenaire dans la guerre déclarée contre Daesh. Il est, par contre, reproché au gouvernement en place de maintenir ses relations intactes avec les monarchies du Golfe.

Par ailleurs, et même s’il est admis qu’il n’y a pas de liens naturels de cause à effet entre la politique française d’immigration et le terrorisme, la question est, faut-il s’en étonner, plus que jamais sujette à polémique. Des français issus de l’immigration se sentent d’ailleurs investis d’une mission, celle de combattre tout amalgame. Ils le font avec les moyens qui sont les leurs et qui ne sont forcément pas à la hauteur de leur ambition. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux, par exemple, pour dénoncer les actes terroristes qui se font au nom d’une religion qui est la leur. Si depuis des années, les français issus de l’immigration sont mis en avant pour ce qu’ils apportent de néfaste à l’esprit de la République française, n’est-il pas grand temps de mettre davantage en avant ces français issus de l’immigration qui s’intègrent parfaitement et participent à la construction d’une France forte par la diversité des origines des français qui la composent ?

Bref, en France il faut un changement et maintenant! Mais ce changement, ne peut pas venir que de la France, c’est un travail de longue haleine qui nécessite l’implication de tous. Que peuvent faire les communautés arabes et musulmanes de France en ce sens? Que peut faire le Maroc? C’est notre débat cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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