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Quelle responsabilité de nos enseignants dans la faillite du système éducatif ?


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Les invités

• Hicham Medromi, directeur de l’Ecole Supérieure d’Electricité et de Mécanique.

• Azzedine Ibrahimi, Directeur du centre de biotechnologie médicale à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat

• Abdelhakim Lakhdar, professeur de neurochirurgie au CHU Ibn Rochd de Casablanca

• Jaafar Khalid Naciri, professeur à la faculté des sciences de Casablanca

Édito

Un nouveau gouvernement, des nouveaux ministres, un nouveau ministre particulièrement attendu, le ministre de l’Enseignement. C’est que le système éducatif marocain est très en souffrance depuis de longues années. Si l’on s’en émeut régulièrement pour s’accorder sur un même constat amer d’un système en faillite, on reste désespérément dans l’attente de résultats qui devraient naturellement découler d’une réflexion profonde devant découler elle-même d’une vision globale sur un problème enraciné.

Le souvenir est encore trop frais d’une rentrée scolaire 2016 douloureuse, chaotique et cauchemardesque. Des écoles qui ferment leurs portes les unes après les autres, des classes surchargées contenant jusqu’à 70 élèves alors que manquants d’équipements aussi basques que des chaises et des tables. Et enfin des professeurs en nombre très insuffisant car autorisés à partir volontairement en retraite sans jamais être remplacés. Pour le souvenir, il aurait même fallu une intervention royale pour le recrutement en urgence de plusieurs milliers d’enseignants alors que l’année scolaire était déjà entamée et que la situation était devenue intenable et totalement incompréhensible.

Et c’est ainsi qu’un changement de ministre plus tard, la rentrée 2017 s’est préparée et s’est faite sous le signe de l’espoir. Car beaucoup de mesures ont été annoncées et beaucoup de changements ont été promis. Mais quelques semaines après la rentrée, la désillusion semble commencer à pointer le bout de son nez.

Des changements, il y en a eu, mais ils ne seraient que de façade et pas vraiment là où on les attendait. Les écoles s’il n’y en a pas qui en rouvert leurs portes, elles ont été rénovées, équipées, repeintes. Les enseignants ont été sommés de faire un effort vestimentaire pour donner l’exemple. Des sanctions ont été mises en place à l’encontre des personnels éducatifs faisant montre de violence physique ou verbale à l’encontre des élèves, quelques réaménagements horaires, et on dirait bien que, pour l’instant du moins, c’est tout.

Sauf que cela n’est bien évidemment pas suffisant. Le mal de l’école marocaine est beaucoup plus profond qu’une couche de peinture et l’on commence à s’inquiéter que ce ne soit pas encore vraiment vu, compris et analysé. L’école marocaine a besoin éventuellement de fixer les objectifs des enseignements qu’elle dispense. Elle aurait éventuellement besoin de revoir son matériel pédagogique, les manuels et les programmes notamment indépendamment de tout débat stérile sur les langues d’enseignements.

L’école marocaine aurait éventuellement besoin de se moderniser ; n’est-il pas temps de se rendre compte que dans une classe, un tableau et une craie ce n’est pas assez. L’école marocaine aurait éventuellement besoin d’enseignants, certes en nombre suffisant, mais surtout qui soient formés efficacement en dehors de toute urgence. L’école marocaine a besoin de se refaire sur de meilleures bases, mais qui en a la charge et la responsabilité, dans les faits et dans la pratique.

Si les doigts peuvent spontanément se tourner vers le Ministère de tutelle, il semblerait que celui-ci ne soit qu’un lieu de gestion administrative des personnels de l’éducation et de l’enseignement. Si tel est bien le cas, qui étudie le cas de l’école marocaine, qui la pense, qui en fixe les objectifs et qui en conçoit et en valide les programmes ? Et puis que faisons- nous de la recherche ? Les enseignants chercheurs, que font-ils ? Avec quels moyens et quelles exigences en termes de publications notamment ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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