Pour ses 40 ans de création, la créatrice Zhor Raïs présente Dalí Diali – L’étoffe du rêve, une exposition où le caftan quitte sa fonction vestimentaire pour entrer dans l’espace muséal. 12 sculptures de Salvador Dalí dialoguent avec douze pièces qu’elle a créées en réponse. Derrière cette expérimentation, une volonté… rendre visibles les artisans dont le geste structure ce savoir-faire marocain depuis des siècles!

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À l’occasion de ses 40 ans de création, la maison marocaine Zhor Raïs dévoile dans son atelier une exposition qui fait se rencontrer deux territoires souvent séparés : le caftan comme objet culturel, et l’univers sculptural de Salvador Dalí…Douze sculptures issues de la collection Dalí Universe dialoguent avec douze pièces conçues spécialement pour l’occasion,. Un format intimiste, presque muséal, qui interroge la frontière entre vêtement et œuvre d’art.

Sa démarche n’est pas pensée comme une simple adaptation esthétique.. Chaque création reprend des codes du caftan, dfira, akad, sfifa, mais les confronte à des volumes nouveaux, parfois déconstruits. La créatrice revendique une exploration née d’un long compagnonnage : trois années de recherche, de tests, d’échecs et de reprises, mais pour la créatrice, toutes ces années de création ne racontent qu’une partie de l’histoire. Derrière chaque broderie, il y a un savoir-faire marocain transmis de main en main, depuis des siècles, et des artisans sur lesquels elle souhaite rediriger la lumière, vers ceux que l’on ne voit pas assez… Ce projet n’invente pas ce geste, il le révèle, il le déplace, il le montre.

Au-delà de la couture, Dalí Diali s’inscrit dans un espace muséal, entre art et design.
Pour situer ce projet dans cette lecture curatoriale, nous avons rencontré Bertrand Epaud, commissaire d’exposition et représentant de Dalí Universe:

Au-delà de la prouesse technique, ce projet soulève une question: quand la couture marocaine entre en conversation directe avec une figure majeure du surréalisme du XXᵉ siècle, que dit-elle d’elle-même ?
Peut-être qu’elle revendique désormais une place dans l’écosystème mondial du design et de l’art contemporain, non pas seulement en tant que savoir-faire patrimonial, mais comme proposition culturelle capable de se confronter à des références universelles.

 Ici, la couture cesse d’être un vêtement: elle devient langage, matière narrative. Les organzas, mousselines et broderies sculptées cherchent moins à habiller qu’à traduire l’inconscient, la métamorphose, le temps fuyant… des thèmes récurrents chez Dalí…

Visible jusqu’au 10 janvier, exclusivement sur rendez-vous, Dalí Diali – L’étoffe du rêve marque la première étape d’un parcours pensé pour circuler… Les pièces ne quitteront pas Casablanca pour être commercialisées, mais pour être exposées dans d’autres institutions. L’enjeu n’est pas l’acquisition, mais la lecture, considérer le caftan comme objet culturel plutôt que comme produit