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Afrique : la finance verte en quête de réalité

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Afrique : la finance verte en quête de réalité

Sous-financée, sur-sollicitée : l’Afrique climatique cherche ses milliards. À Casablanca, experts et économistes décryptent les paradoxes d’un continent à fort potentiel… mais en mal de capitaux. L’évènement : CFC Insights, Financing Africa’s Sustainable Transition

Casablanca. Derrière les chiffres, une urgence : 2 000 milliards de dollars à mobiliser d’ici 2030 pour financer une transition juste sur un continent qui, pourtant, émet peu… mais encaisse beaucoup. L’Afrique, 3 % des émissions mondiales, 17 des 20 pays les plus vulnérables.

C’est cette fracture que vient éclairer un rapport copiloté par Casablanca Finance City et Oxford Economics Africa. Un travail d’analyse, mais aussi de projection, qui remet l’Afrique au centre d’un débat climatique mondial souvent mené sans elle.

Et si la solution n’était pas seulement dans l’argent, mais dans l’architecture ? Casablanca, via CFC, propose un modèle : celui d’un hub régional capable de capter des financements, structurer des projets, et faire émerger une économie verte à l’africaine. Nous avons rencontré Lamia Merzouki, Directrice Générale Adjointe de Casablanca Finance City, et ancienne co-présidente du Réseau international des centres financiers verts, créé sous l’égide des Nations Unies. Elle revient d’abord sur le sens de cette conférence et les raisons de ce rapport

Mais pour espérer capter les flux internationaux, encore faut-il bâtir des environnements fiables, lisibles, attractifs. C’est le rôle que revendique Casablanca Finance City : créer un cadre réglementaire, juridique et fiscal capable d’accueillir des projets durables, de les sécuriser, et d’en faire des références régionales.

Nous avons donc poursuivi l’échange avec Lamia Merzouki, cette fois sur les moyens concrets déployés par CFC pour ancrer la finance verte dans les pratiques locales et internationales

Deon Fourie, Lead economist chez Oxford Economics, complète le constat. Il évoque un paradoxe budgétaire, les ressources sont là, soleil, terres, minerais… mais les flux ne suivent pas. À peine 3 % du financement climatique mondial atteint réellement le continent. Pour lui, ce n’est pas une simple pénurie, mais un défaut de perception du risque, que seule une ingénierie financière mieux structurée pourra dissiper.

Mais l’enjeu est tout aussi humain que financier. Il appelle à une montée en compétences locale, à un meilleur arrimage entre projets durables et talents africains. Agriculture intelligente, villes résilientes, économie bleue : l’Afrique peut être un laboratoire… à condition d’en faire un marché.

Déverrouiller l’accès aux capitaux privés, mais aussi à la donnée, à la formation, à la technologie… Ce n’est pas tant le potentiel qui manque, que les conditions pour le convertir en croissance soutenable.


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