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Une humilité retrouvée


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Il n’est pas vain de s’interroger sur une notion, sur un mot, qui fonde, probablement tout ce qui caractérise notre Humanité, qui nous fait être, au-delà de partager la même maison, la Maison-Terre… Qui nous fait aussi et véritablement, des semblables…

Un mot, une idée, qui parce qu’elle transcende tout, depuis le Commencement et jusqu’à la Fin, mais aussi toutes les frontières… Un mot donc, pour nous réunir tous, plus fort que notre volonté, un mot contre lequel nous ne pouvons rien, mais qui nous définit, tous. Ce mot est celui de Vulnérabilité.

Oui, la Vulnérabilité, n’est-elle pas ce qui dit notre condition première, notre lot de vie à préserver à la naissance… Vulnérable, bien sûr, le nouveau-né, le tout petit humain ! Vulnérable cet être humain qui vient sans rien…Mais qui est en droit de tout attendre !  Auquel doit, immédiatement être transmis le Désir de Vie, de la sienne propre. Ainsi la Culture, nous apprend-elle, traditionnellement, à traiter la naissance – et avec elle, la mort – dans le respect le plus intime de la boucle existentielle qu’elles dessinent. La première, l’entamant, dans la fragilité extrême, cette vulnérabilité qui nous intime l’ordre de la prendre en compte.  C’est ainsi que dans tout groupe, toute communauté humaine, le petit humain qui naît, qui vient, se doit d’être attendu comme n’étant, d’abord et essentiellement que vulnérable… Et doit, normalement, recevoir, les soins vitaux essentiels pour sa survie… Ainsi sera-t-il comme pris dans le faisceau des gestes et des paroles nécessaires qui font et qui disent, gestes et paroles – porteurs de joies et d’inquiétudes, qui sont la responsabilité des parents et des proches. Ils impriment au nouveau-né, lorsque, dira-t-on, l’enfant paraît, combien il est important qu’il vive, ce nouveau et si fragile petit arrivant humain.

Ainsi, rappelons que le rôle de la Culture est de lui donner, très vite, par de la parole et des gestes, le sentiment que rien, ni personne ne peut, ni ne doit, le remplacer.  Faire et dire le contraire, c’est-à-dire ne pas situer le nouveau-né, le petit humain dans sa première fonction d’ « être qu’il faut porter » – avec les bras et la parole -, c’est le condamner et, de fait, vouer l’espèce humaine à la disparition…

Ainsi, pour l’exemple, ne verra-t-on jamais la Culture, comme productrice de la parole et du geste, dicter aux Humains des règles contraires à celles que commande la prise en compte par l’Homme de la Vulnérabilité. Et cette prise en compte, si elle vaut, bien sûr, avec une intensité très forte, au moment de la naissance, et bien sûr de la Mort, vaut, ou doit valoir tout le long de l’existence… C’est-à-dire face à la maladie…

Mais aussi, et bien sûr, devant les malheurs, nombreux, qui sont comme des épidémies, anciennes ou modernes, – peste et guerres d’autrefois, et d’aujourd’hui, laissant sur des champs de bataille, certes autres, autant de femmes, d’enfants, de vieillards, d’humains en proie à la souffrance, mais aussi au désir de nuire qui peut encore, de nos jours, inspirer l’Homme… Vulnérable, aussi, l’Humain, face à ce que l’on pourrait appeler, – puisant dans la boîte à outils Foucaldienne, non pas les Institutions humiliantes, mais les grands systèmes déshumanisants…

Vulnérabilité évidente, et largement visible, de millions d’Humains pris dans l’enfer d’une nouvelle géopolitique du désastre, ou bien dans des crises, prévues, systémiques, ces krachs, qui littéralement, jettent des Humains, par millions, hors de la vie. Soit dans la mort ou dans la plus insupportable des précarités. Ainsi la Culture, doit-elle comprise, ici, comme l’ensemble des gestes et des paroles, les deux ne devant pas être disjoints, qui permettent à l’Individu dit vulnérable, mais aussi  les groupes humains, les sociétés,  d’entendre et de constater, que sa vulnérabilité quelle qu’elle soit, et ce, dans n’importe quelles circonstances, en temps de paix et de guerre, de croissance ou de crises, etc… sera prise en compte.

Oui, en ces temps, donc, où notre pays s’apprête à recevoir la Cop 22, l’idée de Vulnérabilité se doit d’être centrale, partagée, amenée à son terme de nouvel et seul possible Universel.

Ainsi l’idée d’Humanité, d’unité du genre humain passe-t-elle, aujourd’hui, par une humilité retrouvée.


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