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Renouer avec le sacral et la communauté organique


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La communauté, la sacralité, et la tradition dont il est ici question, n’est point celle qui précède immédiatement la modernité. Oubliez les tableaux exotiques de Delacroix, les empires, les anciennes « médinas » marchandes, les « madrassas » et autres structures domesticatoires et de génuflexion devant le pouvoir marchand ou sapiential. Car dans cette tradition pré-moderne et décadente, la modernité est déjà en germe dans un mouvement dialectique historique, puisque toute phase historique qui émerge, est déjà en devenir et en germination dans la phase qui la précède.

La tradition primordiale est celle de la communauté organique au sein de laquelle, les gens vivaient de manière immanente et vibratoire leur lien avec le Cosmos et la Nature, dans un flot ininterrompu de béatitude primordiale et de joie de vivre. Dans cette phase archaïque et anhistorique de l’humanité, la temporalité était structurée autour d’un schéma cosmique d’éternel recommencement, où une unité parfaite des volontés humaines se manifestait à travers une communion en l’Être. Et la production dans une perspective non marchande s’y faisait pour la communauté, dans un altruisme et une empathie spontanée, irréfléchie, et immanente, et la propriété y était communale, celle du « Genos ».

Ces valeurs ontologiques, cette bonté lumineuse, on ne les retrouve plus que de manière périphérique, dans les villages les plus reculés du Haut, du moyen-Atlas et d’autres régions reculées du Royaume, loin de la corruption marchande, de la réification des liens sociaux, de la tyrannie de l’asphalte et de cette société du spectacle , où malgré la dureté de la vie, les sourires illuminent les visages et les regards emplis d’innocence et de bonté naturelle.

Aujourd’hui, entre nous et cette béatitude primordiale se dresse un voile illusoire, celui d’une fausse tradition domesticatoire et aliénatoire, vecteur de la domination formelle de la valeur marchande en mouvement, et celui d’une modernité faussement émancipatrice, « acmé » du règne de la marchandise intégrale. C’est le voile du « moi », du « je », c’est l’oubli de l’Être.

Cette rupture ontologique, nous en gardons tous le furtif et inconscient souvenir, profondément enfuit dans les profondeurs de l’imaginaire, et qui maintient en nous de manière latente, la flamme insurrectionnelle du refus et du dégoût de la génuflexion devant la tyrannie de l’argent et de la marchandise. Il est ainsi salutaire d’espérer rétablir un jour ce lien cosmique perdu, et de réveiller en nous ce désir profond de quitter cette société de l’avoir, pour retrouver la communauté de l’Être véritable, en retrouvant le rapport sacral au monde, où tout geste, toute activité se déploie et s’effectue dans la sérénité de la présence immanente et transcendante du Divin en toute chose.


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