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Comment le PJD veut en finir avec le consensus traditionnel politique marocain


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Les invités : Fouad Benseddik, Politologue, Salah El Ouadie, Président du Mouvement Damir, Mohamed Fakihi, Professeur de droit constitutionnel et de Sciences Politiques à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès et Aziz Boucetta, Chroniqueur Luxe Radio chargé des questions politiques

Hier à la Chambre des Représentants, ce qui devait arriver, arriva. Avec un candidat unique à la présidence de la Première Chambre, c’est sans surprise que le poste, des plus prestigieux et de plus convoités, revient à l’USFP, à travers Habib El Malki.

Car le blocage que génère la formation de la majorité gouvernementale ne pouvait bloquer davantage le parlement. Surtout qu’il y avait urgence, et pas des moindres. Le parlement doit, en effet, adopter le texte permettant au Maroc de réintégrer l’Union Africaine et ce, avant l’ouverture du Sommet de l’UA prévue le 20 janvier, soit ce vendredi.

Le message était des plus clairs, et le Chef de Gouvernement désigné l’a, très certainement, bien saisi. Les affaires du pays ne peuvent rester plus longtemps otages de négociations saccadées. Sans oublier que l’élection du président de la 1ère Chambre qui se décidait, en quelque sorte, lors des négociations pour la formation de la majorité gouvernementale, a dérogé cette fois à la règle. Et c’est ainsi que pour la toute première fois dans l’Histoire du Maroc, la Chambre des Représentants tient son président avant même que le pays ne tienne son gouvernement. L’herbe est ainsi coupée sous les pieds du Secrétaire Général du PJD qui voit ainsi lui filer entre les doigts un outil de négociation des plus alléchants.

Autre message à l’adresse de Abdelilah Benkirane, la démonstration par les faits, que la tradition du compromis entre les partis politiques n’est pas à abandonner. Le multipartisme marocain, s’il a réussi à durer aussi longtemps, c’est aussi parce que les différentes formations politiques que compte le paysage marocain, ont toujours su mettre de côté leurs désaccords au profit de l’intérêt général. Cela ne leur a pas toujours valu l’admiration des marocains les critiquant pour faire de la scène politique, une scène lisse constituée de partis qui, au fond, se ressemblaient tous. Certes, mais ceci avait le mérite d’éviter les blocages. Or, depuis bien des mois, les marocains assistent, sans doute, au marquage clair et franc des profondes divergences entre les partis, mais c’est aussi non sans crainte et regret qu’il assiste à un spectacle des plus désolants, où les négociations pour la formation du gouvernement sont l’occasion de laisser s’épanouir les égos au détriment de l’intérêt de la Nation. Des négociations avec un seul mot d’ordre, le rapport de force.

Si le Secrétaire Général du PJD a souvent forcé l’admiration par ses talents d’orateurs et de communiquant hors pair, il est évident que depuis quelques mois cela ne lui suffit plus pour s’imposer comme LE patron incontestable. Des occasions de compromis ont-elles été ratées ou sacrifiées sur l’autel de la fierté ? Nous en débattrons avec nos invités.

Par ailleurs, l’élection du président de la 1ère Chambre, est-ce le coup de grâce à un Chef de gouvernement désigné qui se trouve plus que jamais, au pied du mur ? Comment expliquer le vote blanc du PJD et l’absence de Abdelilah Benkirane? Comment expliquer la colère de l’Istiqlal ? Et puis, que penser d’un président de la Chambre des Représentants, issu d’un parti ayant été classé 6ème au dernières législatives ? Et enfin, Abdelilah Benkirane laissera-t-il l’USFP sur les bancs de l’opposition maintenant que le parti préside la 1ère Chambre ? Nous tentons, avec nos invités, d’éclaircir le flou.


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