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CHRONIQUE-OULKHOUIR

Nulle contrainte en religion


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CHRONIQUE-OULKHOUIR

Faut-il que certains de nos politiques cessent de prier pour qu’enfin ils se mettent à penser ? L’observation de l’évolution du monde et notamment du monde dit musulman ne nous laisse aucun autre choix si ce n’est de répondre oui, cent fois oui, mille fois oui. Malheureusement. Alors que d’autres cherchent toutes les voies possibles pour donner du travail à leurs chômeurs, éduquer leurs enfants, soigner leurs malades, protéger leurs anciens bref construire des sociétés prospères, justes et fraternelles…

Nos élus, ici, se sont donnés pour mission principale, orgueil suprême vous en conviendrez, de protéger celui qui pourtant nous protège toutes et tous. Celui qui n’a nul besoin d’être protégé. Par l’effet conjugué de l’islam politique, du wahhabisme et du salafisme, le dogmatisme est malheureusement devenu l’horizon indépassable de nos sociétés et de nos politiques publiques et apparemment plus rien n’est possible pour nos dirigeants si cela peut entrer en contradiction avec une règle ou un principe religieux ou supposé tel.

Ainsi, avant de décider s’il peut ou non ériger dans la perle du détroit une statue à la gloire de l’infatigable Ibn Batouta, le premier édile de la ville de Tanger a considéré qu’il fallait qu’il ajoute à la charte communale et sollicite l’avis des docteurs de la foi. Docteurs qui n’ont pas encore répondu mais qui immanquablement, s’ils répondent, répondront non, mille fois non compte tenu du risque trop important d’association et d’idolâtrie qu’une telle statue susciterait auprès de croyants dont la myopie et certainement la bêtise risqueraient de leur faire confondre une statue de pierre avec leurs créateurs.

Cela pourrait prêter à sourire si ce principe n’était pas dupliqué par la plupart de nos élus pour des sujets porteurs d’enjeux autrement plus importants. L’égalité hommes-femmes ? Attendez demandons aux gardiens de la foi. Et bien jeune homme, je suis navré mais cela ne va pas être possible. Pas d’égalité hommes femmes, on s’est renseigné et le créateur est résolument contre l’égalité entre ses créatures. La supériorité qu’il a donnée aux hommes sur les femmes est définitive et irréversible et personne ne doit jamais la remettre en question. La disparition rapide de l’Allemagne de l’Est est d’ailleurs, pour ceux qui veulent bien voir, l’une des meilleures preuves de l’attachement de la providence à cette supériorité.

L’abolition de la peine de mort ? Attendez demandons aux protecteurs de la foi. Je m’en doutais, le Créateur est résolument contre et il souhaite vivement que nous puissions continuer à retirer la vie à celles et ceux à qui il l’a donnée. La liberté de conscience ? Inutile de demander aux boucliers de la transcendance. Tout ce qui peut permettre directement ou indirectement d’ébranler la foi d’un musulman doit être purement et simplement interdit. Et en premier lieu, la liberté de conscience et de pensée. Pourquoi réfléchir au risque de douter lorsque la providence s’est donné la peine de vous faire naître du bon côté, dans la bonne religion ?

Ainsi, certains de nos élus, au lieu de rendre compte de leur gestion et de se mettre au service de ceux qui les ont élus, ont décidé d’agir comme les représentants de Dieu sur terre et de s’attacher principalement à assurer le salut de concitoyens qui n’en attendent pas tant et cela quitte à créer, surtout pour les plus modestes, un enfer ici-bas. Un enfer peut-être, mais un enfer sans statues ni idoles et c’est bien cela l’essentiel.


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