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Comment le Maroc peut-il se soustraire au dictat du FMI ?


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Les invités : Mohamed Rahj, professeur universitaire, Youssef Saadani, économiste, Jilali Kenzi, adjoint du directeur du trésor et des finances extérieures, chargé du pôle macro-économique au Ministère de l’Economie et des Finances et Mohamed Khanchi, professeur à l’Université Internationale de Rabat.

D’un fonds chargé de réguler le système monétaire international de change fixe basé sur la convertibilité du dollar en or, le FMI s’est transformé à la fin de cette convertibilité, au début des années 70, en instrument de refinancement pour les pays considérés à l’époque, comme en développement, et qui faisaient face à des crises chroniques liées à leurs déficits budgétaires.

Mais dès que les pays occidentaux s’en sont sortis, le Fonds Monétaire International s’est tourné vers les pays africains pour les aider à se relever. Des pays africains sortant à peine de la colonisation, fragilisés, et devant, de ce fait, engager des investissements monstres pour se reconstruire sans en avoir réellement et financièrement les moyens.

C’est ainsi que le FMI, notamment, mais avec lui bien d’autres institutions internationales, s’est posé en sauveteur. Le revers de la médaille, c’est davantage d’endettement qui implique, par ricochet, des remboursements. Soit, en quelque sorte, un système de domination facilité par un système de la dette bien rodé. Une sorte de doctrine économique qui suppose, de surcroit, le retrait progressif des États du monde des affaires et une grande, toujours plus grande, intégration des économies, déjà lourdement endettées, dans le commerce international au nom d’une ouverture dont, en réalité, les pays africains ne détiennent pas les codes à même de leur permettre de faire face à l’agressivité des marchés internationaux.

Par ricochet, là encore, et dans un objectif avoué de mise à niveau, les pays accompagnés par le FMI, se doivent de se lancer dans des programmes d’ajustement structurels nécessitant, là encore, davantage d’investissements, donc davantage d’emprunts et davantage de remboursements et donc moins, toujours moins d’investissements dans des secteurs vitaux tels la santé et l’éducation qui seraient de nature à hisser les pays africains au rang des pays développés qui, souvenez-vous, est à la base, la toute première promesse du FMI. Promesse qui, jusque-là, et les années passant, n’est toujours pas totalement tenue. Et ainsi de suite.

Présenté de la sorte, le FMI prend des allures de piège cruel et inévitable pour les pays ayant accepté de se faire aider par cette institution qui ne fait pas l’unanimité. Alors le FMI appauvrit-il les pays au lieu des les aider à s’enrichir ? Le FMI est-il un cadeau empoisonné ? Nous aurons le point de vue de nos invités.

Mais nous centrerons cet après-midi le débat davantage sur le Maroc. Comme beaucoup de pays africains, le Maroc se fait accompagner depuis bien des années, par le Fonds Monétaire International. Plusieurs des réformes structurelles que le Royaume a engagées, lui ont été soufflées, faut-il le rappeler, par le FMI. La réforme de la caisse de compensation, la réforme des caisses de retraite ou encore la très attendue flexibilité du taux de change au Maroc, annoncée pour le second semestre de cette année. Un système qui devrait permettre de consolider la compétitivité de l’économie marocaine et renforcer sa résilience face aux chocs externes. Un grand saut dont nous avions débattu récemment dans Avec Ou Sans Parure et qui suscite quelques craintes, quelques voix s’élevant, en effet, pour alerter sur le fait qu’il est peut-être un peu trop tôt pour le Maroc d’envisager le passage à la flexibilité. Mais pour les rassurer, beaucoup d’arguments sont avancés, parmi lesquels, l’accompagnement technique qui sera dispensé par le Fonds Monétaire International tout au long des étapes de cette démarche.

Alors qu’en est-il réellement ? Le FMI nous veut-il vraiment du bien ? Le Maroc ne cède-t-il pas, sans s’en rendre compte, une part de sa souveraineté en se soumettant aux directives du FMI ? Y a-t-il moyen pour le Maroc de s’en sortir sans l’appui du FMI ? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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