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FaceTwoFaces

FaceTwoFaces, actualités du visage


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FaceTwoFaces

FaceTwoFaces est l’intitulé de la nouvelle exposition de Lamia-Myriam Skiredj, artiste éclectique, qui, après vingt années de recherches, et après avoir beaucoup exposé, propose aujourd’hui un travail totalement nouveau.

En effet, avec FaceTwoFaces, Lamia-Myriam Skiredj, pose un regard à la fois impertinent et grave sur son époque, une expérience dont le visage est l’unique objet. À travers plus de 30 toiles, de formats différents – dont de grands formats -, FaceTwoFaces est une inspection picturale osée, drôle, pathétique de ce qui pourrait aussi prendre le nom « d’Actualités du visage ».

On sera immédiatement marqué par la manière dont l’artiste fait une sorte d’anatomie des expressions. Regards fixes ou vides, tristes ou hautains.

Dès lors, on ne peut manquer de constater que ce travail fait apparaître, par la manière dont les visages-masques se présentent au regard, – tant par l’éclat et le choix de couleurs vives, de découpes graphiques fortes -, que l’ère qui est la nôtre est bien celle d’un narcissisme tranchant qui, par sa volonté de puissance et de différenciation, par le tout à l’ego qui la caractérise, l’époque, en vérité, est bien celle où se produit, de la manière la plus absurde, cruelle, comique, et virale, la nouvelle toute puissance du Conformisme le plus criard.

FaceTwoFaces, en plus d’être l’expression libre et intuitive d’une artiste, médium de son temps, doit être vue comme une véritable réflexion picturale sur les dédoublements, les duplicités qui saisissent, habitent, hantent notre rapport au visage. À la fois tyran et victime de son temps.

Un visage auxquelles les représentations multiples, retouchées, fantasmées, n’autorisent plus à être seulement lui-même, singulier et vrai. Mais que les esthétisations permanentes, et autres couches de mensonges, auront conduit à n’être plus qu’un artefact, un visage « post-Facebook », aussi adorable, méprisant, qu’irritant. Mais qu’on ne s’y trompe pas…

Ce travail, s’il dénonce et se moque, prend acte des sourires, rictus, yeux exorbités, sourire mangeurs ou figés, frimes et dépressions, ne prétend à aucune volonté moralisatrice ou répulsive. Car ces toiles sont, en vérité, d’une gaieté qui ne trahit pas non plus ce que l’époque peut désirer pour elle-même de trahison festive.

C’est dans ce sens que FaceTwoFaces marque un tournant important dans le travail d’une artiste de son temps, une artiste au regard certes amusé, mais non moins profond.


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