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Exiger à ces parents du « privé » de sauver l’école publique marocaine… ou disparaître


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Les invités

• Abderrahmane Lahlou, conférencier et consultant en éducation

• Azzeddine Akesbi, expert en plannification de l’éducation

• Nasreddine Lhafi, ancien directeur de l’AREF du Grand Casablanca

• M’barek Kaddouri, membre de l’Association Marocaine des Enseignants de Français

• Khalid Chenguiti, spécialiste éducation et chef du pôle éducation à l’Unicef Maroc

Édito

Soyons lucides. Ce sont les parents du privé qui peuvent sauver l’école publique. Ce sont eux qui « pèsent », eux qui ont les moyens de faire pression sur nos politiques, eux et seulement eux, devant qui les ministres tremblent. Et parce que les écoles privées ont siphonné l’école publique de ses professeurs les plus valables, elles sont aujourd’hui appelées à la rescousse de ce qui pourrait être assimilé à l’avenir, à l’école de la nation, pour tous.

Nous n’avons pas fini de débattre de la situation de l’école publique marocaine. Car les années se suivent et les rapports s’enchaînent pour tirer la sonnette d’alarme d’une école en souffrance à la limite de l’agonie. Mais qu’est-ce qui a causé ce mal profond au paraître irréparable et que faire pour redonner vie à l’école? Sans doute que si la solution tarde à pointer le bout de son nez, c’est que le problème est jusqu’ici mal posé. Sans doute aussi, à en croire Einstein, que tout problème a une solution, sauf si nous faisons partie du problème.

Le dernier rapport en date à dresser la situation désastreuse de l’école publique, est celui du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique. Selon le président du Conseil, le système éducatif a, je cite,

échoué dans son ensemble. Les faiblesses constatées sont assez générales ; elles concernent tout autant les langues que des matières comme les mathématiques.

Avec ce constat amer, des questions se posent sur l’efficacité des enseignements dispensés à l’école publique, mais aussi, sur le produit de cette école censée préparer au marché du travail et à la vie en société en général. Le diagnostic est donc fait et confirme ses prédécesseurs. Il met le doigt sur un problème mais, encore comme ses prédécesseurs, il ne met pas le doigt sur l’origine du problème.

À qui ou à quoi est-ce la faute ? À un ministère qui a failli ? À des professeurs qui se sont laissé séduire par l’école privée ou même à des parents qui ont déserté l’école publique pour sauver leur progéniture du naufrage? À qui est-ce l’affaire, le sauvetage de l’école publique ? Le questionnement pourrait aller encore plus loin, jusqu’à questionner la part de responsabilité de l’école privée dans l’échec de l’école publique. La réussite de l’école privée ne s’est-elle pas, un peu et quelque part, construite sur une école publique dont on a soutiré tous les moyens de fonctionnement. Les moyens humains notamment. Ces professeurs de grande qualité recrutés et formés par le ministère de l’Education Nationale pour l’école publique et qui pour des raisons, principalement financières, se font draguer par les écoles privées ? Nous en débattrons.

Par ailleurs et en attendant de trouver les vraies solutions au vrai problème de l’école publique, quelle société nos écoles privées d’un coté, et publiques de l’autre, sont-elles en train de construire ? Sommes-nous, en ne faisant rien contre le fossé énorme qui se creuse entre l’école publique et sa consœur privée, en train de tout simplement, et tout dangereusement, scinder le Maroc en deux, si ce n’est déjà fait. Avec d’un coté, une élite, une minorité favorisée par tout, et de l’autre, une population défavorisée par tout, à commencer par une école où rien ne va et dont rien ne promet qu’elle puisse ouvrir des portes pour un avenir meilleur.

C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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