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Alep

Alep remporte sa victoire contre une guerre médiatique internationale.


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Les invités : Guillaume Jobin, écrivain – éditeur, Rachid Benlabah, enseignant chercheur à l’Institut des Etudes Africaines, Michel Boyer, analyste des crises et Rachid Achachi, chercheur en économie et en anthropologie – chroniqueur aux Matins Luxe.

C’est la catastrophe humanitaire à Alep. Des morts par plusieurs dizaines. Des civils pour la plupart. Ce sont des femmes, des enfants et des personnes âgées tués par les forces fidèles au régime syrien en place. C’est très douloureux d’entendre le récit de ce qu’il se passe à Alep, encore plus douloureux de voir, images à l’appui, ce qu’il se passe à Alep. Plus douloureux mais surtout plus crédible. Car dans la course à l’information comme dans la course à la désinformation, les images, ça apporte un poids au récit, ça le rend plus crédible et plus facilement recevable par les consommateurs passifs d’informations que sont beaucoup d’entre nous. Mais qui pour remettre tout cela en question ?

Que pensez-vous de ce qu’il se passe à Alep ? En voilà une question à laquelle pas beaucoup n’échapperont dans les quelques jours à venir. En réalité, nous ne pouvons pas penser grand-chose de ce qu’il se passe à Alep, puisque nous ne savons pas grand-chose de ce qu’il se passe réellement à Alep.

En réalité, ce que nous disons penser de ce qu’il se passe à Alep, c’est, plus précisément, ce que nous pensons de la version avancée par les grands médias, ceux que l’on appelle communément les médias mainstream.

De ce que nous voyons à longueur de journée défiler dans nos écrans, nous ne pouvons penser qu’une seule chose qui ne saurait trouver contradiction. Ce qu’il se passe à Alep est un véritable massacre. Le régime syrien appuyé par ses fidèles alliés, la Russie en tête, ne recule devant rien pour asseoir son pouvoir, et ce sont des civils innocents, des femmes et des enfants qui en font les frais. L’accord prévoyant l’évacuation des civils a été suspendu suite à des objections du régime, disent les médias, quand l’OSDH, Observatoire Syrien des Droits de l’Homme basé, pour rappel, à Londres, confirme, de son coté, des bombardements par les troupes du régime sur les derniers quartiers d’Alep encore tenus par les rebelles.

Des informations dites très crédibles venants de témoins fiables et de sources dites proches du terrain tombent à longueur de journée pour abonder dans un même sens : le massacre des populations d’Alep par les forces gouvernementales syriennes.

L’autre version qui n’est pas aussi largement relayée par les grands médias, veut que l’armée syrienne ait repris les combats à Alep afin de repousser les attaques des rebelles, qualifiés de terroristes. Certes, précise cette version, il y a des morts parmi les civils, mais ce serait à cause de groupes dits terroristes qui empêcheraient les civils de partir, quand des combattants de l’opposition, eux, se mêleraient volontairement à la population, augmentant de ce fait, le risque pour les civils d’être blessés ou tués dans les attaques.

Voilà comment, quand d’un coté on dénonce le massacre des civils, de l’autre, on salue la libération d’Alep d’entre les mains des terroristes.

Mais que se passe-t-il réellement à Alep ? Avons-nous le moyen de le savoir ? D’où tiennent les médias « grand-public » leurs informations et celles-ci sont-elles forcément crédibles ? Et si nous étions manipulés ?

C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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